Rentrée littéraire: Une année pleine de promesses

Si la rentrée littéraire n'est prévue que pour le 10 novembre au Maroc, les premières indiscrétions laissent espérer un bon cru littéraire.

Par

Le 10 novembre, en parallèle de la COP22, Marrakech accueillera la rentrée littéraire. Un mouvement initié par l’Union des éditeurs marocains. Quelques livres ont bien retenu notre attention.

Elle figure désormais parmi les têtes d’affiches de la littérature marocaine : Leïla Slimani sort cette année Chanson Douce, un roman de vie, deux ans après le très remarqué et salué par la critique Dans le jardin de l’ogre, qui portait sur l’addiction sexuelle féminine. Le pitch de Chanson Douce ? « Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d’un cabinet d’avocats. Le couple se met à la recherche d’une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l’affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu, le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu’au drame. » À 35 ans seulement, Leïla Slimani s’est d’ores et déjà imposée comme l’une des figures de la littérature franco-marocaine.

Leila Slimani1

 

Bientôt auréolé du prix de la littérature arabe, remis par l’Institut du monde arabe, l’auteur Réda Dalil, déjà remarqué pour son premier roman Le Job, qui contait l’histoire d’un cadre supérieur à la dérive, revient avec son nouveau roman Best-Seller, l’histoire de Bachir Bachir, auteur célèbre dont l’aptitude à écrire décline, puis disparaît. Son syndrome de la page blanche est tel qu’une simple phrase lui coûte d’interminables migraines. Pire, son concurrent direct, Riad Annassi, lui balaie tout sur son passage. Réda Dalil a notamment reçu le prix Mamounia en 2014 pour son roman Le Job.

Réda Dalil
Réda Dalil

Cette année, la maison d’éditions Dar Toubkal va également lancer « Les œuvres intégrales » d’Abdelfattah Kilito, l’occasion pour le lecteur de redécouvrir l’univers de ce professeur à la Faculté de lettres de Rabat et auteur d’une dizaine d’essais, notamment sur l’importance des traductions qui ont, selon lui, sauvé la littérature arabe. Dans une critique qui fait envie, le site L’Orient le jour écrit : « Kilito est un auteur aussi éclectique qu’original, aussi érudit que fin. Il y a toujours une pointe d’humour dans ses écrits les plus sérieux, et c’est ce qui leur donne une saveur toute particulière. »

Abdelfattah Kilito
Abdelfattah Kilito

Parmi les œuvres intégrales publiées à l’occasion de cette rentrée littéraire, celle de Mohammed Benni, poète marocain, comptant pas moins de quatorze recueils de poèmes à son actif, fait également partie des sorties à ne pas omettre.

À chaque rentrée littéraire, sa belle histoire. À seulement 16 ans, Alaa Zniber a sorti son premier livre L’orfèvrerie des sens, publié aux éditions La Croisée des Chemins, un mélange de philosophie, de littérature et de musique, l’objectif étant de concocter un ensemble complet qui aborde les différents aspects de la vie. « J’ai grandi entre les livres de la bibliothèque de mon père qui est écrivain, poète et critique littéraire. Mes parents m’ont accompagné et orienté tout au long de mon parcours avant de réaliser mon vœu le plus cher: écrire », confiait fin août le jeune homme à la MAP. Un parcours étonnant, à suivre de près.

Si sa présence lors de la rentrée littéraire marocaine n’est pas assurée, l’auteur marocain Mahi Binebine s’est, lui, confié lors d’une interview pour Télérama, le 31 août, sur le nouveau roman sur lequel il est en train de travailler : « C’est l’histoire d’un bouffon qui raconte son roi, et je tarde à la finir. Mais mon père ayant été bouffon du roi Hassan II pendant trente-cinq ans… j’avais du matériel ! »

Mahi Binebine et Nabil Ayouch
Mahi Binebine et Nabil Ayouch

Faire de la rentrée littéraire un vrai événement

De son côté, le ministère de la Culture a d’ores et déjà indiqué dans une interview pour nos confrères d’Aujourd’hui le Maroc, avoir concocté un programme dédié à la rentrée littéraire : « Il y aura plus de 40 activités à partir de novembre dans les centres culturels marocains relevant du ministère », indique ainsi Hassan El Ouazzani, directeur du livre auprès du ministère de la culture. « Cette année, nous allons mettre en relief les livres qui ont eu les prix du livre arabe », explicite-t-il. Le programme de la rentrée littéraire et la sélection ne seront finalisés « qu’à la mi-octobre », précise-t-il.

Un bon cru est donc attendu. Qui plus est, en mars 2017, la littérature marocaine connaîtra un coup de projecteur avec la présence du Maroc, en tant qu’invité d’honneur, au prochain Salon du livre de Paris.

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer