Samir: le torchon brûle entre le syndic et la BCP

Rien ne va plus entre le syndic de la Samir et la BCP.  Mohamed El Krimi demande le retrait de la qualité de contrôleur à la BCP. Cette dernière, confortée par d'autres créanciers, compte demander en septembre le changement de syndic.

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Crédit : Montage TelQuel

Le torchon brûle entre le syndic Mohammed El Krimi et la BCP qui a été désigné en mai contrôleur dans la procédure de liquidation de Samir au même titre que l’administration des douanes et le syndicat des salariés, nous confie une source proche du dossier.

Un statut de contrôleur confère aux trois entités le rôle d’aider le syndic judiciaire et le juge commissaire dans leurs missions. Alors que la relation se passe, à priori, normalement avec la douane et le syndicat des salariés, le torchon brûle entre le syndic et la BCP.

« Le syndic refuse de répondre à toutes les demandes du contrôleur et refuse de le mettre en mesure de prendre connaissance du dossier alors qu’il s’agit d’une obligation qui pèse à sa charge, les contrôleurs devant eux-mêmes rendre compte aux créanciers », affirme-t-on auprès du cabinet Bassamat & Associés représentant la BCP. En d’autres termes, le syndic reste hermétique malgré « six courriers successifs » de la BCP où est réclamé l’accès aux documents et informations concernant l’état d’avancement de la liquidation de Samir précise le cabinet Bassamat. Face au silence du syndic, la BCP a fini par saisir le Président du tribunal « d’une requête aux fins de faire injonction au syndic de répondre aux questions du contrôleur ». Contacté par Telquel, Mohamed El Krimi, nie en bloc. « Nous avons de bons rapports avec la BCP », affirme-t-il.

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La BCP, dirigée par Mohamed Benchaâboun, est l’un des principaux créanciers de la raffinerie. Le groupe lui a accordé des crédits pour décaissement de 1,9 milliard de dirhams garantis à hauteur de 1,2 milliard de dirhams par sûretés réelles. Mais la situation de la Samir lui a imposé la constitution. « Pour la première fois depuis 2011 des provisions pour risques généraux pour un montant de 2,8 milliards de dirhams », avait soutenu Benchaâboun lors de précédentes sorties médiatiques.

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Ce conflit d’apparence anodin risque de prendre de l’ampleur. Car, selon le cabinet Bassamat, plusieurs créanciers sont intervenus dans la procédure pour faire état des griefs qu’ils articulent à l’encontre du syndic et solliciter le rejet de sa demande et le maintien de la BCP en tant que contrôleur. « Le tribunal sera saisi très certainement en septembre de demandes de changement du syndic à la requête de nombreux créanciers; les intérêts de l’État marocain des salariés et des créanciers nationaux et internationaux ne pouvant rester à la merci de El Krimi », lâche une source auprès du cabinet.

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