Le décès d'un membre du PJD à Erfoud à l'origine de tensions entre le parti et l'Intérieur

Lahbib Chaoui, membre du PJD à Erfoud et son fils de 13 ans sont morts noyés le 26 juillet, selon le ministère de l'Intérieur. La famille de la victime demande une contre-expertise.

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Lahbib Chaoui, un membre du PJD à Erfoud ainsi que son fils de 13 ans, sont morts le 26 juillet à Erfoud. Les résultats de l’autopsie ordonnée par le parquet général pour déterminer les causes du décès de ces deux personnes dans un canal d’irrigation au cercle d’Erfoud,  « ont révélé que la noyade est la cause du décès », indique le 1er juillet le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.

Cette version officielle, bien qu’appuyée par l’autopsie, ne semble pas convaincre la famille de la victime qui demande une contre-expertise. « Pour la famille de la victime, Chaoui a fait l’objet d’agressions qui ont causé son décès dans la mesure où c’était une personne qui dérangeait par son militantisme. C’est pour cela qu’elle a envoyé une demande au procureur général de la cour d’appel d’Errachidia pour une contre-expertise », nous explique Laâbid Adil, directeur régional du secrétariat régional du PJD à Errachidia.

Ce dernier ajoute que Chaoui « menait un combat pour que tout le monde puisse bénéficier du canal d’irrigation de l’eau affilié au cercle d’Erfoud, y compris les petits agriculteurs qui ont besoin de cultiver leurs terres ».

Passe d’armes entre le PJD et l’Intérieur

Cette contestation de l’autopsie a provoqué une vive réaction du ministère de l’Intérieur qui accuse, sans le citer, le PJD de vouloir instrumentaliser cette affaire à des fins politiques. « Des parties politiques ont, pour des raisons purement électoralistes, remis en question les résultats de l’autopsie et intervenu pour la non réception des dépouilles des personnes décédées par leur famille en vue de leur inhumation et pour réclamer une contre-autopsie », explique le ministère, assurant que la « demande d’une contre-autopsie est un droit de la famille des personnes décédées, conformément à la loi ».

La réponse du PJD à ces accusations ne s’est pas fait attendre. « L’Intérieur s’est transformé en un parti politique de l’opposition avec pour objectif de porter atteinte à la stabilité du PJD », déclare le député du PJD Abdelaziz Aftati à Lakome. Et d’ajouter que « le ministère de l’Intérieur ne doit pas émettre des commentaires sur ce sujet tant que c’est la famille de la victime qui demande une contre-expertise et que cette affaire est devant la justice. » 

Contacté par Telquel.ma en sa qualité de président de la région de Daraa Tafilalet, le dirigeant PJD Lahbib Choubani n’a pu être joint pour commenter cette affaire.

Ce n’est pas la première fois que des tensions surgissent entre le PJD et le département de l’Intérieur.  Lors du scandale des domaines privés de l’Etat, les ministères de l’Intérieur et de l’Economie ont conjointement fustigé le PJD, sans le citer. « Un parti, avec ses médias qui lui sont proches, auraient pu demander la réforme de ce décret, au lieu de diffamer un haut fonctionnaire connu pour sa compétence et qui se dévoue pour l’intérêt général, sachant qu’un décret ne peut être changé qu’avec un autre, conformément aux règles juridiques », pouvait-on lire dans ce communiqué.

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