Le Maroc recule au classement RSF sur la liberté de la presse

La liberté de la presse a connu une “dégradation profonde et préoccupante”, déplore Reporters sans frontières dans son rapport publié le 20 avril.

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© Abdelhak Senna - AFP

Une dégradation “profonde”, un climat “pesant”. Le point annuel de l’ONG Reporters sans frontières (RSF) sur l’état de la liberté de la presse dans 180 pays n’est guère reluisant pour cette année, et les indicateurs retenus sont sans ambages : la situation de la liberté de la presse est plus que jamais préoccupante au niveau mondial, constate RSF dans son rapport publié le 20 avril.

De son côté, le Maroc a reculé d’une place, au 131e rang. RSF avait noté que les journalistes au royaume sont toujours confrontés aux mêmes lignes rouges : l’islam, l’intégrité territoriale et la monarchie. «RSF relève une lente mais régulière dégradation des libertés de la presse au Maroc», peut-on lire dans le rapport de l’organisation.

Les autorités marocaines n’ont pas encore réagi au contenu du nouveau rapport. Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, avait souligné à la publication du même rapport en 2015 que ce dernier «ne reflète pas la réalité de la presse qui est actuellement en évolution ».

Le Maroc se retrouve juste derrière l’Algérie (129e) et loin derrière la Tunisie, premier pays nord-africain, qui occupe le 96e rang. Comme à l’accoutumée, les pays les plus vertueux en la matière restent les pays nordiques.

Ce classement s’articule autour de sept indicateurs essentiels : niveau des exactions, étendue du pluralisme, indépendance des médias, environnement et autocensure, cadre légal, transparence et infrastructures.

Le rapport, qui synthétise les atteintes à la liberté de l’information, démontre qu’au niveau mondial «l’évolution générale témoigne d’un climat de peur généralisée et de tensions» commente l’organisation non gouvernementale, qui relève par ailleurs que le « climat général de peur entraîne une haine croissante du débat et du pluralisme, un verrouillage des médias par des gouvernements en pleine dérive autoritaire et liberticide, l’emprise grandissante d’intérêts particuliers sur l’information dans le secteur privé.»

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