Le Maroc ambitionne de doubler le nombre de CHU

Le Maroc comptera bientôt dix CHU, contre cinq actuellement.

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Les hôpitaux se préparent pour pouvoir accueillir le maximum de personnes contaminées dans les meilleures conditions. Crédit: Yassine Toumi/TelQuel

Ces derniers mois, les travaux de plusieurs Centres hospitaliers universitaires (CHU) ont été lancés. Le renforcement de l’offre de soin fait partie de l’un des axes de travail du ministère de la Santé (en plus des réformes concernant la couverture médicale, des professions médicales…).

Cinq nouveaux CHU sont déjà prévus. Il s’agit de ceux de Tanger, Agadir, Rabat, Laâyoune et Beni Mellal, même si la stratégie sectorielle 2012-2016 n’évoquait que le cas de Tanger et Agadir. Total des travaux : 11 milliards de dirhams, d’après Abdelali Belghiti Alaoui, secrétaire général du ministère de la Santé qui s’est exprimé à ce sujet le 23 février lors d’un colloque organisé à la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc. Capacité supplémentaire : 3 200 lits. Ils vont s’ajouter aux cinq CHU déjà existants (à Rabat, Casablanca, Fès, Oujda et Marrakech).

Laâyoune en 2021

Le CHU de Tanger, dont la construction va coûter 2,33 milliards de dirhams, comprendra 771 lits. Il comprendra un pôle mère enfant, un pôle médico-chirurgical, un bloc opératoire, une salle pour les grands brûlés et une unité de télémédecine. Il s’agit d’une première au Maroc, même si le CHU de Marrakech planche actuellement sur la mise en place du premier centre régional de télémédecine. Des dispositifs qui permettent de soigner des populations excentrées et de diminuer les frais d’hospitalisation.

Le CHU de Laâyoune comptera pour sa part 500 lits et entre autres, 14 salles d’opération. Coût total : 1,2 milliard de dirhams. Les travaux débuteront normalement en 2016, alors que l’ouverture est prévue pour 2021. La région ne compte pas de CHU pour le moment. Les patients sont alors amenés jusqu’à Marrakech. D’ailleurs, des hélicoptères sont parfois dépêchés pour leur transport. D’après les chiffres avancés par Mbarek Elhani, chef de la division partenariat du ministère de la Santé qui s’est exprimé lors du colloque du 23 février, le transport aérien de patients coûte 35 millions de dirhams chaque année à l’Etat.

La construction d’un CHU à Agadir date de plusieurs années, mais les préliminaires (choix du terrain notamment) ont pris du temps. Les travaux devaient au début coûter 1,3 milliard de dirhams. La note a monté progressivement. On parle maintenant de 2,3 milliards de dirhams. Une bonne partie sera assurée par le fonds saoudien pour le développement. 867 nouveaux lits seront ainsi à disposition.

Un CHU dans chaque région

Les autres projets concernent la construction d’un CHU à Beni Mellal et d’un nouveau CHU à Rabat. Ce dernier viendra en renfort de l’offre sanitaire du centre Avicenne. Il devrait compter 844 lits et nécessiter 2,9 milliards de dirhams pour sa construction, d’après les chiffres avancés par Mbarek Elhani.

À termes, il devrait y avoir un CHU dans chaque région. C’est du moins ce que prévoit le projet de loi 70.13, actuellement à la Seconde chambre. Un texte qui promet aussi d’améliorer la gouvernance dans ces établissements.

Lors de son intervention publique le 23 février, Mbarek Elhani a énoncé des exemples de chantiers que le ministère aimerait mener en partenariat public-privé, autrement dit, les infrastructures dont l’Etat aimerait déléguer la construction à une entreprise privée. Il a évoqué les cas du CHU de Laâyoune, du CHU de Beni Mellal, du service de cardiologie de Rabat, du service de psychiatrie de Berrechid ou encore de la rénovation de l’Institut Pasteur de Casablanca.

 

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