Le New Yorker revient sur l'histoire d'amour de Paul Bowles avec le Maroc

Le célèbre magazine américain a consacré un article à la relation qu'entretenait l'écrivain avec le Maroc et sa musique traditionnelle.

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Crédit photo: The New Yorker.

« J’ai toujours voulu aller le plus loin possible de l’endroit où je suis né. Loin à la fois géographiquement, mais aussi spirituellement, tout laisser derrière moi. On appartient au monde entier, pas à une seule partie », explique Paul Bowles lors d’une interview en 1975. C’est avec cette citation que la journaliste Amanda Petrusich démarre son article consacré à la relation entre l’écrivain et le Maroc intitulé « The Sheltering Sound ». Pour elle, c’est cette philosophie qui va mener l’écrivain à Tanger. A cette époque, la ville du détroit est un « véritable aimant à créativité »,  où William S. Burroughs, Jack Kerouac, Allen Ginsberg et Tennessee Williams trouvent leur inspiration. Lors de son séjour, Bowles apprend à connaitre la culture marocaine, en particulier sa musique riche et diversifiée, qui va jouer un grand rôle dans sa vie.

Mais le déclic a véritablement lieu en 1957. Cette année-là, Paul Bowles exprime son inquiétude pour l’avenir de ce patrimoine musical, et contacte la Bibliothèque du Congrès pour l’aider à la préserver. « Le Maroc venait d’avoir son indépendance, et il était inquiet que la musique traditionnelle marocaine disparaisse dans le processus de modernisation. Pour lui, c’était une course contre la montre », écrit la journaliste. C’est comme cela que l’écrivain décroche une bourse de la Fondation Rockfeller, et se met alors à sillonner le Maroc, pour enregistrer le maximum de troupes traditionnelles. Ce road trip en coccinelle avec son ami canadien Christopher Wanklyn va le conduire dans les villages les plus isolés du Maroc. Un périple fascinant, raconté de manière passionnante par Amanda Petrusich, qui analyse également de manière très poussée ce que signifiait la musique marocaine dans la psychologie de Bowles : « J’aime penser que pour lui la musique était un moment parfait, qu’il pouvait se remémorer éternellement, agissant pour lui comme une sorte de salut spirituel ».

Ces enregistrements, connus sous le nom de la « Collection Paul Bowles »viennent d’ailleurs d’être réédités ce mois-ci par un label américain.

 

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