Un débat tendu s'annonce entre El Ouardi et les médecins grévistes

El Ouardi et les étudiants et médecins grévistes se sont assis à la même table, mais un accord entre les deux parties se fait attendre.

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Image d'illustration Crédit: Reda Anouar

Le torchon brûle toujours entre le ministre de la Santé Houcine El Ouardi et les étudiants en médecine, qui se sont soulevés contre le « Service médical obligatoire » (SMO).

Malgré l’amorce d’un débat entre le ministère, les médecins internes et résidents et les étudiants, lors de premières réunions qui se sont déroulées la semaine dernière, la tension n’est pas encore retombée entre les deux parties.  Et pour cause, les grévistes attendent un accord clair, qui pour le moment n’a pas été trouvé.

Depuis le début du boycott de la rentrée universitaire et des gardes dans les hôpitaux, le ministère de la Santé d’un côté, et les médecins et les étudiants de l’autre ne se sont pas ménagés. Les grévistes accusent le ministre de vouloir abandonner un secteur vital au privé. De son côté, El Ouardi, résolu à faire passer son projet, ne semble pas avoir pris la mesure de la grève en défiant dans un premier temps les grévistes qui ont menacé de faire une année blanche.

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Mais le lobbying des grévistes semble commencer à porter ses fruits. Une première réunion avec le département de tutelle s’est tenue le 28 septembre et une seconde le lendemain. Mais au-delà du fait de s’assoir à la même table, le dossier a peu avancé. Mohamed Chehbouni, porte-parole de la commission nationale des médecins internes et résidents nous explique : « bien que sur la forme, le ministre semble vouloir discuter, on a rien obtenu de concret. Nous voulons tout simplement l’abandon du service médical obligatoire, et pas le négocier», assène-t-il.

«Le ministre n’est pas sûr de remplir les promesses qu’il nous fait puisqu’elles dépendent de négociations avec d’autres ministères comme celui des Finances ou celui de l’Enseignement supérieur», estime Alae Aissaoui, membre de la Commission nationale des étudiants de médecine CNEM. Les principales promesses concernent  la réévaluation financière du doctorat de médecine, la hausse de la bourse de 110 dirhams mensuels des étudiants et  le déboursement des payes des gardes, selon la même source.

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Les grévistes  ont refusé la demande du ministre de suspendre leur débrayage et soutiennent mordicus vouloir un accord écrit.

S’il se montre ferme tout en se disant ouvert au débat, le ministère de la Santé paraît plus enclin à écouter les doléances des grévistes. «Le ministère de la Santé prendra le temps nécessaire pour discuter (l’avant-projet de loi sur le service médical obligatoire) avec l’ensemble des concernés et ne le soumettra à adoption que quand il sera accepté par tous» souligne un communiqué à l’issue du conseil de gouvernement du 1er octobre, qui ajoute que le gouvernement apporte tout son soutien à El Ouardi. Le ministre prépare quant à lui une réaction, en organisant une conférence ce lundi 5 octobre à Rabat. À suivre.

Et la mobilisation continue, car à partir de cette même date, les médecins internes et résidents ont suivi les étudiants et ont annoncé une grève ouverte, à part dans les services d’urgence et de réanimation.

Pour le moment, le bras de fer est engagé et le ministère de tutelle et les grévistes. Ces derniers attendent la sortie du ministre de la Santé attendue pour le 5 octobre,  pour réagir à nouveau.

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