Lahcen Haddad : « Le Maroc a basculé dans un certain conservatisme »

En France pour le salon du tourisme Top Résa, Lahcen Haddad a accordé une interview au site Metronews pour rassurer les Français sur la destination Maroc. Digest.

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Le ministre du Tourisme Lahcen Haddad est en France à l’occasion du salon Top Résa qui se tient à Paris du 29 septembre au 2 octobre. Il s’agit d’un salon international qui regroupe 29 820 professionnels des voyages de loisirs, d’affaires et événementiels. Une bonne occasion de jouer les VRP et d’attirer les Français dans le royaume qui n’est plus que la 4e ou 5e destination préférée des touristes hexagonaux, selon les différents classements. En marge du salon, le ministre a répondu aux questions du site d’information Metronews.fr. Ses réponses, adressées à un lectorat français, sont symptomatiques de l’image que le gouvernement veut donner du pays à l’étranger résumée dans cette expression : « un pays musulman qui a réussi à faire son ouverture politique ». L’objectif de Lahcen Haddad est clair. Il est « là pour rassurer les Français ».

Lahcen Haddad ne s’attarde pas sur la question épineuse des relations diplomatiques France-Maroc et balaye les questions du journaliste de Metronews à ce sujet. Sur le dossier Hammouchi, le patron du contre-espionnage marocain « est un grand ami de la France », l’affaire du chantage royal « n’est pas une affaire d’État, mais de deux individus ».

Contradictions

Le ministre rappelle que si depuis le début de l’année l’arrivée de touristes du monde entier est en baisse de 1 %, elle s’élève à 15 % pour les touristes français. Il explique ce recul par une « situation économique qui n’est pas brillante », mais surtout par « un amalgame entre le Maroc et d’autres pays de la région, et également entre l’islam et les risques d’attentats ». Se différencier des voisins touchés par les attentats, se détacher de l’image d’un islam radical. Lahcen Haddad rappelle pour cela que le Maroc va se charger de la formation des imams français à « un islam tolérant, modéré ».

D’un autre côté, interrogé sur les questions de mœurs et alors qu’il vient de dire que le Maroc est « au diapason des valeurs de l’islam et de la modernité, mais également de celles de la modernité », le ministre fait un constat surprenant. « Il y a aujourd’hui un basculement des sociétés entre le libéralisme et le conservatisme. Le Maroc a basculé dans un certain conservatisme », déclare-t-il. C’est sans doute ce qui lui fait dire interrogé sur la possibilité de dépénaliser l’homosexualité : « Je ne crois pas que nous y soyons suffisamment préparés. »

 

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