Chantage royal : les avocats des journalistes demandent l'annulation des enregistrements

Soupçonnés d'avoir voulu faire chanter le roi du Maroc, les journalistes français Éric Laurent et Catherine Graciet contestent les enregistrements qui les mettent en cause dans cette affaire.

Par

Eric Laurent et Catherine Graciet, mis en examen pour chantage et extorsion de fonds à l’égard du royaume du Maroc, ont décidé de contester en justice la validité des enregistrements utilisés pour leur mise en cause. L’AFP révèle les réactions des avocats des deux journalistes, après avoir eu connaissance des requêtes déposées lundi 7 septembre devant la cour d’appel de Paris. Les avocats des deux journalistes demandent purement et simplement l’annulation des enregistrements des rendez-vous des 21 et 27 août, entre Eric Laurent, Catherine Graciet et l’avocat marocain Hicham Naciri.

« Une administration déloyale de la preuve »

Pour la défense de deux accusés, ces écoutes participent d’une «administration déloyale de la preuve». Selon elle, ces écoutes ont été réalisées par l’émissaire du Maroc Hicham Naciri, avec l’aval du parquet de Paris pour la première, de la juge d’instruction pour la seconde, alors même que la justice n’était pas en mesure de les ordonner pour des raisons de droit. «Ce stratagème a permis aux enquêteurs de contourner et d’éluder les dispositions pourtant très strictes du code de procédure pénale en matière de sonorisations et ne constitue rien d’autre qu’un contournement illégal de la loi», stipule ainsi Me William Bourdon, avocat d’Eric Laurent.

Selon la requête d’Éric Laurent,  la justice «est un chef d’orchestre», elle «est intervenue directement dans la confection de la preuve apportée par Me Naciri.» Une réaction qui rappelle la sortie du journaliste, lors de l’émission « C à vous » sur la chaine France 5, où  ce dernier avait sous-entendu que des «marionnettistes» au-dessus de Catherine Graciet et lui-même, contrôlaient toute cette affaire.

Lire aussi : Chantage royal : Eric Laurent veut toujours sortir son livre

Le palais avait déjà réagi

Lassé de voir les journalistes Eric Laurent et Catherine Graciet se défendre à travers les médias, le royaume avait réagit en maintenant qu’il « y a bien eu un chantage » exercé par les deux protagonistes à l’encontre du roi Mohammed VI. Le Monde avait en effet publié un article complet sur la position du royaume. Dans le quotidien français, une source proche du palais royal, « très au fait du dossier et ayant accès aux procès-verbaux des gardes à vue et des premières comparutions », livrait une version, défendue par la partie marocaine, sur les rendez-vous entre Eric Laurent et Maitre Naciri.

Lire aussi :  Chantage royal : le palais maintient qu’il y a bien eu chantage

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer