Ali Aarrass entame une nouvelle grève de la faim pour dénoncer son humiliation

Détenu depuis plus de sept ans pour des activités terroristes qu’il nie, le belgo-marocain Ali Aarrass est en grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements qu’il dit subir de son chef quartier en prison.

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Farida Aarrass, tenant une pancarte de soutien à son frère.
Farida Aarrass, tenant une pancarte de soutien à son frère. Crédit : DR

Le belgo-marocain Ali Aarrass accusé de terrorisme et condamné à 12 ans de prison à Salé, a entamé une grève de la faim le 25 août  dernier. La sixième après sept ans et cinq mois de détention. Plusieurs raisons expliquent son geste.

La sœur du prisonnier, Farida Aarrass explique sur freeali.eu, le site dédié à la lutte pour sa libération, que  c’est la présence  d’un nouveau chef de quartier de la prison  nommé  Ben Ali Hicham, qui pousse son frère « à bout ».

À la moindre demande d’Ali, depuis des mois, qu’il s’agisse de produits pour sa toilette, de voir un médecin ou quoi que ce soit d’autre, il lui refuse catégoriquement tout. Ali ne supportait plus les insultes et autres propos dégradants à son encontre. Pour ce qui est du droit à voir un médecin, Ali disait qu’il n’y avait plus de médecin sur place. Ce ne sont que des mensonges comme pour tout le reste.

Une lettre source de tension

La seconde raison  de cette grève est «  une lettre mensongère datant de 2013 [portant] sur le soi-disant accord conclu après sa grève de la faim du 10 juillet 2013 » explique Farida Aarrass.

Elle raconte que dans cette lettre de la direction de la prison au CNDH (Conseil national des droits de l’homme), il est écrit qu’Ali aurait mis fin à sa grève de la faim parce que toutes ses demandes ont été satisfaites. « Ali n’était pas au courant de cette lettre ni de cet accord », indique-t-elle.

Selon la sœur du belgo- marocain,  Ali Aarass aurait arrêté cette grève de la faim de peur que «  les gardiens de prison en pâtissent ». « Ali ne souhaitait pas porter préjudice à ces gardiens qui n’y étaient pour rien », ajoute -t-elle.

Pour rappel, Ali Aarrass a été condamné en 2011 à 12 ans de prison au Maroc pour appartenance à une organisation terroriste. Il a été extradé de l’Espagne vers le Maroc en décembre 2010. Aarrass, qui n’a jamais cessé de clamer son innocence, avait confié au rapporteur spécial de la torture de l’ONU, en septembre 2012, qu’il avait subi au Maroc « des tortures multiples ».

Lire aussi : La justice marocaine enquête sur les allégations de torture d’Ali Aarrass

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