Charafat Afilal veut attirer les investisseurs dans le secteur de l'eau minérale

La ministre déléguée chargée de l'Eau Charafat Afilal a déclaré vouloir favoriser l'entrée de nouveaux investisseurs sur le marché de la production d'eau minérale.

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Des bouteilles d'eau minérale
La privatisation de la production d'eau minérale pourrait en faire un nouvel enjeu économique au Maroc. Crédit : @Hans / Pixabay

La ministre déléguée chargée de l’eau, Charafat Afilal, a annoncé mardi 12 mai son souhait d’attirer davantage d’investisseurs sur le marché, afin d’en améliorer la production et la distribution.

Le marché de l’eau minérale marocaine fait l’objet d’un monopole, puisque deux compagnies représentent à elles seules 90% du secteur : les eaux minérales d’Oulmès (70%) et la Sotherma, Société de thermalisme marocaine (20%). Cet oligopole est difficile à intégrer pour les nouveaux investisseurs.

À ce jour, huit marques d’eau minérale marocaine sont sur le marché : Aïn Atlas, Aïn Ifrane, Aïn Soltane, Bahia, Oulmès, Sidi Ali, Sidi Harazem et Mazine. Le géant américain de la boisson Coca-Cola a réussi à s’implanter avec Ciel et Bonaqua.

Quant aux importations, elles sont surtout françaises, avec les sociétés Drinks (Cristaline, Vittel, Contrex, Perrier et Vichy), Foods & Goods (San Pellegrino) et Bourchanin (Evian). Mais leurs parts de marchés sont maigres, d’autant que les importations d’eau minérale sont taxées à hauteur de 25%.

Une simplification des procédures

L’enjeu économique est d’attirer plus d’investisseurs dans le secteur, notamment en simplifiant les procédures d’octroi de permis de forage. Concrètement, les formulaires d’autorisation de forage de puits et de prélèvement d’eau vont fusionner.

Charafat Afilal annonce également un changement d’organigramme : l’approbation des contrats de concession, auparavant délivrée par les conseils d’administration des agences des bassins hydrauliques, vont être délégués aux comités de programmation et de finances issus de ces conseils. Le but est d’accélérer les procédures en augmentant le nombre de dossiers traités simultanément.

La ministre suit donc le chemin tracé par son « Plan d’eau » qu’elle a détaillé en septembre 2014 lors d’une interview accordée à Bloomberg. L’enjeu était d’augmenter exponentiellement le dessalement et l’irrigation en attirant les investisseurs privés, grâce à un plan de financement de 27 milliards d’euros (230 milliards de dirhams).

Lire aussi : Charafat Afilal détaille son plan national de l’eau

Ces modifications devraient selon Charafat Afilal avoir un impact local important dans les zones possédant des ressources en eau mais n’ayant pas d’exploitant en place. « Ces amendements permettront aux eaux minérales naturelles de jouer un rôle important en matière de mobilisation des ressources financières des agences des bassins hydrauliques et de promotion du développement économique et social dans les régions où se trouvent ces eaux », a déclaré la ministre déléguée.

Les amendements relatifs au secteur de l’eau minérale devraient intervenir dans les prochaines semaines.

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