L’avocat du Maroc devant le TAS s’exprime

Michel Boyon, avocat du cabinet Jeantet, explique dans une interview accordée au Figaro comment il a défendu le dossier de la FRMF devant le Tribunal du sport.

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Michel Boyon. Crédit: AFP
Michel Boyon. Crédit: AFP

L’envers du décor enfin révélé. Dans une interview accordé au quotidien français Le Figaro, Michel Boyon, l’avocat qui a défendu la cause de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) face à la Confédération africaine de football (CAF) devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) se confie notamment sur sa prise de contact avec la Fédération ainsi que la complexité du dossier marocain.

Michel Boyon, qui a occupé, entre autres, les fonctions de directeur de cabinet de Jean-Pierre Raffarin entre 2003 et 2005 et de président du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) entre 2007 et 2013, a été contacté par la FRMF car, selon lui, son cabinet d’avocat  « a un attachement particulier pour le Maroc » ainsi qu’un cabinet à Casablanca. C’est d’ailleurs son cabinet d’avocat, assure-t-il, qui a recommandé à la Fédération de saisir le TAS suite à sa suspension pour les Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2017 et 2019.

Avec l’assistance de cabinets d’avocats spécialisés dans le droit du sport, notamment un avocat du barreau de Dakar, Michel Boyon s’est ensuite attaqué à un dossier complexe car «les textes qui définissent les statuts, l’organisation, les règles du jeu, ne sont pas toujours cohérents ». L’avocat a également constaté que la sanction « sévère » imposée par la CAF (exclusions des  CAN 2017 et 2019, huit millions d’euros de dommages et intérêts, un million de dollars d’amende) était entachée d’irrégularités de formes et d’ « appréciations très discutables ».

C’est sur ces points que Michel Boyon a préparé « une argumentation à 360 degrés » en se disant que le « Tribunal arbitral du sport ferait son choix face à ses irrégularités ». Pour l’avocat, « le TAS a retenu l’absence de proportion entre la gravité des sanctions infligées au Maroc et les comportements reprochés à ce pays ».

On rappellera que le TAS a finalement décidé d’autoriser le Maroc à participer aux deux prochaines éditions de la Coupe d’Afrique des nations et a réduit l’amende réglementaire à 50 000 dollars au lieu du million initialement prévu par la CAF. Michel Boyon n’a pas mentionné les huit millions d’euros de dommages et intérêts infligés au Maroc suite à sa demande de report de la CAN 2015. C’est le tribunal de commerce de Paris qui doit trancher.

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