Une appli surveille la liberté de la presse au Maroc

Des associations marocaines ont annoncé le 7 avril le lancement d'un projet de «surveillance de la liberté de la presse». Une trentaine de signalements d'atteintes ont déjà été enregistrés.

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“L’UNESCO reste profondément troublée par l’hostilité et la violence dont sont victimes de trop nombreux journalistes à travers le monde”, a déclaré Audrey Azoulay, directrice de l'UNESCO. Crédit: DR

Il s’agit d’une «application électronique qui permet pour la première fois aux journalistes et militants de relayer les atteintes à la liberté de presse de manière scientifique et objective», explique Imane Bounjara, membre du Forum des Alternatives Maroc et partenaire du projet, en marge de la conférence de presse.

Cette application, co-financé par l’Union européenne (UE), comprend un formulaire en ligne qui détaille «les natures des atteintes et leurs auteurs», a précisé Aziz Idamine, un représentant de l’association Adala, également membre du nouveau Réseau des observateurs de la liberté des médias au Maroc.

143 plaintes enregistrées dans les six derniers mois

Déjà opérationnel, l’application a enregistré «143 plaintes au cours des six derniers mois, dont 29 qui répondaient aux critères objectifs d’atteinte à la liberté de la presse», a-t-il ajouté. Selon Mohamed Attab, de l’Observatoire marocain des libertés publiques, «110 militants associatifs ont été formés à l’utilisation de l’application avec pour objectif d’élargir davantage le réseau».

Ce projet a vocation à être mis en oeuvre dans d’autres pays comme l’Irak, l’Égypte et la Tunisie, en vue d’en faire un outil de monitoring dans les pays méditerranéens.

Début mars, l’ONG Reporters Sans Frontières (RSF) a dénoncé, lors de son rapport de 2014 sur la liberté de la presse, un durcissement de la répression contre les journalistes au Maroc. Le royaume occupe la 130e place sur 180 pays dans le dernier classement de l’ONG sur la liberté de la presse. Ce même rapport a été contesté par le ministre de la Communication Mustapha El Khalfi: il assure qu’il «ne reflète pas la réalité» et que les «indicateurs de liberté de presse» se sont au contraire «améliorés» dans le royaume. 

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