Dialogue interlibyen: les deux camps confiants quant à un accord

A Skhirat, les représentants des deux Parlements rivaux libyens évoquent la perspective d'un accord autour d'un gouvernement d'unité nationale.

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L'émissaire des Nations unies pour la Libye Bernardino Leon à Skhirat.
L'émissaire des Nations unies pour la Libye Bernardino Leon à Skhirat. Crédit: Rachid Tniouni

«Nous avançons positivement sur la question du gouvernement d’unité nationale et maintenant nous allons discuter de sa forme», a déclaré à la presse ce vendredi 6 mars Cherif El Wafi, du Parlement reconnu par la communauté internationale qui siège à Tobrouk (est) depuis la prise de Tripoli par Fajr Libya, une coalition de milices. «Il y a des désaccords sur les noms mais on arrivera à un certain équilibre. (…) Nous reviendrons mardi au Maroc dans l’espoir d’une annonce d’un nouveau gouvernement en fin de semaine prochaine», a ajouté Cherif El Wafi, président du comité de dialogue de Tobrouk.

Membre du Congrès général national –CGN, le Parlement sortant que le gouvernement autoproclamé de Tripoli a réhabilité–, Mustapha Abou Shakoura a pour sa part évoqué la perspective d’un «accord écrit samedi entre les deux parties». Les pourparlers en cours portent sur «la question sécuritaire, le cessez-le-feu et l’organisation de l’armée», a-t-il précisé.

Dans une déclaration sur le compte twitter de la la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul), son chef Bernardino Leon s’était auparavant dit «optimiste» concernant les «arrangements sécuritaires» devant ouvrir la voie à la nomination d’un gouvernement d’unité nationale.

Les représentants des deux Parlements rivaux se trouvent depuis jeudi à Skhirat dans le cadre de discussions indirectes. Ils avaient déjà tenu de tels pourparlers le 11 février à Ghadamès, dans le sud libyen, les premières du genre depuis le lancement du dialogue national fin septembre 2014.

Vendredi, la nature indirecte des discussions a toutefois été critiquée par le vice-président du CGN, qui emmène la délégation de Tripoli. «Cette méthode n’est pas fiable. Il faut qu’on se réunisse autour d’une même table pour faire avancer les choses», a estimé Salah al-Makhzoum.

L’UE va «discuter des mesures concrètes à sa disposition pour soutenir les avancées susceptibles d’intervenir au cours des prochains jours», a de son côté souligné la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, à son arrivée à Riga, où se tient une réunion des ministres des Affaires étrangères.

En proie au chaos depuis la chute du colonel Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est le théâtre de combats entre les différentes factions mais aussi entre des milices et les forces pro-gouvernementales. En outre, elle est victime depuis plusieurs semaines d’une série d’attaques revendiquées ou attribuées au groupe Etat islamique (EI),qui contrôle des pans entiers de territoire en Syrie et en Irak. Le gouvernement libyen reconnu a de nouveau demandé mercredi au Conseil de sécurité de l’ONU d’assouplir l’embargo sur les armes afin de lui permettre de mieux lutter contre les jihadistes.

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