CNDH: «L'école contribue au fossé entre les classes sociales»

Le CNDH a publié, le 11 février, un mémorandum sur l’éducation dans lequel il affirme que l’école accentue les disparités entre riches et pauvres.

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Une école pré-scolaire à Tanger.
Une école préscolaire à Tanger. Crédit : Antony Drugeon

Alors que le Conseil supérieur de l’éducation est en train de préparer son rapport sur l’éducation pour le soumettre au roi au mois de mars, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) vient de publier le 11 février un mémorandum sur « l’accès équitable à l’éducation et la formation ».

Dans ce mémorandum, le CNDH relève les différentes défaillances qui, selon lui, affectent le système éducatif. Le Conseil déplore les problèmes dont souffrent les enfants, et plus particulièrement les filles, en milieu rural pour accéder à un enseignement de qualité : « Si l’indice de l’égalité entre les sexes a atteint 91% dans les cycles secondaire dans les régions citadines, il n’atteint même pas les 55% dans le milieu rural ».

De même, le CNDH constate que l’ascension sociale est plus aisée dans les villes que les campagnes, et concerne plus les hommes que les femmes. Assez logiquement, l’étude remarque également que l’ascension sociale est liée de manière directe au niveau de scolarisation.

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L’enseignement préscolaire tarde à s’imposer au Maroc

Le CNDH s’intéresse tout particulièrement aux lacunes du côté du préscolaire, point de départ des inégalités. Pour le Conseil, le préscolaire est « dispersé » de par la multitude des intervenants, le manque de coordination entre eux et par des modes d’enseignement qui ne convergent pas assez. Concrètement, l’enseignement préscolaire est dispersé entre un modèle traditionnel (les écoles coraniques) qu’on retrouve plus dans le milieu rural chez une couche sociale pauvre, et le modèle pédagogique moderne, destiné aux classes moyenne et aisée, qui se concentre dans les grandes villes.

700 000 enfants étaient inscrits dans l’enseignement préscolaire en 2010. Un chiffre qui fait dire au conseil que cet enseignement n’arrive pas encore à s’imposer au Maroc et à atteindre les objectifs convenus par la charte nationale.

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Un seul modèle d’enseignement pour tous

Pour pallier les inégalités sociales auxquelles le système d’enseignement contribue, le Conseil présidé par Driss El Yazami recommande d’adopter un seul modèle d’enseignement pour tous les Marocains, depuis le préscolaire jusqu’au baccalauréat. De même, il précise qu’un enseignement et des infrastructures de qualité doivent être adoptés au plus vite dans le milieu rural.

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Comme exemple, le CNDH cite l’expérience qui a été élaborée dans les environs de la Kelaâ des Sraghna et aux environs de Tétouan en 2010. Il s’agit d’écoles qui comprenaient toutes les infrastructures adéquates pour le bon déroulement de la scolarité d’un élève : internat pour professeurs et les élèves, des services hospitaliers ainsi que des centres d’informatique. Cette expérience avait permis à plusieurs enfants issus de la campagne d’accéder à la scolarité.

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