AMDH: plus de 40 activités interdites, un sit-in le 16 novembre

L’ONG de défense des droits de l’Homme a encore vu plusieurs de ses rassemblements interdits le week-end dernier et dénonce des « interventions répétées du ministère de l’Intérieur ».

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Une manifestation de l'AMDH
Une manifestation de l'AMDH à Rabat. Crédit: DR

Le bras de fer entre l’Association marocaine des droits humains et l’Intérieur continue. Alors que l’ONG a porté plainte en septembre contre Mohamed Hassad pour abus de pouvoir, des rencontres ont à nouveau été interdites ce week-end dans des antennes locales, notamment à M’diq, indique Ahmed El Haij, président de l’AMDH, à Telquel.ma.

« Pourtant, précise-t-il, il s’agissait d’une assemblée générale, une réunion ordinaire des membres de la section ». Encore une fois, les militants se sont vus refuser, ou retirer, l’autorisation de se réunir dans un lieu public, suite « à des pressions de l’Intérieur », accuse Ahmed El Haij, qui ajoute que « la plupart du temps, ces interdictions ne sont pas notifiées par écrit, elles ne sont pas formelles ».

Agenda étranger

Ces réunions interdites ne sont que les dernières d’une longue série : l’AMDH en a comptabilisées plus de 40 dans un communiqué rendu public ce mardi 11 novembre. Les colonies d’été de l’ONG (qui devaient réunir 500 jeunes) avaient ainsi dû être annulées malgré les autorisations préalables de plusieurs villes dans lesquelles elles devaient se tenir. Pareil pour l’organisation d’un atelier de formation, les 5 et 6 septembre dernier, au centre Al Istiqbal à Rabat. Malgré l’autorisation accordée préalablement par le ministre de la Jeunesse et des sports, le centre avait été encerclé par les forces auxiliaires, qui en avaient interdit l’entrée aux membres. Et le rythme s’accélère : rien que le 1er novembre, ce sont 20 activités qui ont dû être annulées, faute d’autorisation.

Le communiqué revient également sur les déclarations du ministre de l’Intérieur devant le Parlement en juillet dernier. Mohamed Hassad avait souligné que certaines associations, « sous prétexte de travailler pour les droits de l’Homme », auraient en réalité un agenda extérieur servant d’autres intérêts. Il avait ajouté qu’elles avaient pour but « d’affaiblir les forces de sécurité marocaines ». Toujours selon le communiqué de l’AMDH, il s’agissait « d’une déclaration de guerre irresponsable » de Hassad.

Droits de l’Homme et lutte anti-terroriste

Un avis qui semble partagé par l’ONG Human Rights Watch (HRW) qui a appelé le 7 novembre le gouvernement à « arrêter d’entraver arbitrairement les activités pacifiques des organisations indépendantes de défense des droits humains ». Et qui a également fait le lien entre le discours du ministre « sur la lutte contre le terrorisme » et les interdictions des activités des associations de défense des droits de l’Homme.

En attendant la prochaine audience du procès opposant l’AMDH et le ministre de l’Intérieur (prévue le 24 novembre), l’ONG appelle à un sit-in devant le Parlement à Rabat dimanche 16 novembre à 11h pour dénoncer les pressions de l’Intérieur sur les associations « qui ne suivent pas les positions officielles de l’État ».

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