En Tunisie, le parti islamiste Ennahda reconnaît sa défaite

La Tunisie attend encore lundi 27 octobre les résultats définitifs des élections législatives, mais la victoire de l'alliance laïque Nidaa Tounès, admise par Ennahda, ne fait plus de doute.

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Dépouillement des urnes en Tunisie
Le dépouillement des urnes a laissé poindre l'avance de Nidaa Tounès lundi 27 octobre, au lendemain des élections législatives. Crédit : AFP

L’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) pourrait annoncer de premiers résultats partiels dans la journée, mais elle a jusqu’au 30 octobre pour prononcer son verdict définitif. A l’issue du scrutin de dimanche, le principal parti séculier de Tunisie, Nidaa Tounès, s’est déclaré optimiste. « Nous avons des indicateurs positifs selon lesquels Nidaa Tounès pourrait être en tête« , a dit à la presse son chef, Beji Caïd Essebsi. « Nous ne pouvons parler des résultats de ces élections qu’une fois qu’ils seront annoncés officiellement« , a-t-il néanmoins ajouté. Nidaa Tounès est une formation hétéroclite qui rassemble aussi bien d’anciens opposants au président déchu Zine El-Abidine Ben Ali que des caciques de son régime.

Le parti islamiste Ennahda, l’autre favori du scrutin, au pouvoir de fin 2011 à début 2014, a même reconnu lundi sa défaite aux législatives de dimanche face à Nidaa Tounès. Dans une déclaration faite dans l’après-midi, le porte-parole du parti islamiste, Zied Laadhari, avait même reconnu être distancé par Nidaa Tounès : « Nous avons des estimations qui ne sont pas encore définitives. Ils (Nidaa Tounès, ndlr) sont en avance de plus ou moins une douzaine de sièges. Nous aurions environ 70 sièges et eux environ 80 ».

Mais le mode de scrutin – la proportionnelle au plus fort reste – favorisant les petites formations, les principales forces politiques ont d’ores et déjà souligné qu’aucun parti n’aurait de majorité pour gouverner seul. L’ISIE a annoncé un taux de participation encore provisoire de 61,8%, soit un peu plus de trois millions d’électeurs à travers le pays. Quelque 4,3 millions de Tunisiens avaient voté lors de l’élection de l’Assemblée constituante en 2011, remportée par Ennahda.

Le scrutin de dimanche est crucial car il doit permettre à la Tunisie de se doter d’institutions pérennes près de quatre ans après le soulèvement qui donna le coup d’envoi au Printemps arabe. Nombre d’observateurs prévoyaient une abstention importante compte tenu de l’ampleur des espoirs déçus en Tunisie.

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