Alcool: quels buveurs sont les Marocains ?

L'Organisation mondiale de la santé fait le point sur la consommation d'alcool à travers le monde. Quand ils consomment, les Marocains s'exposent davantage au risque de cirrhose du foie ou d'accidents de la route que les autres Maghrébins.

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Une rangée de bières Flag spéciale, la bière économique au Maroc
Steve Calcott / Flickr

Les Marocains boivent en moyenne 0,9 litre d’alcool pur par an, soit légèrement plus que la moyenne de la région Méditerranée orientale, dans laquelle le Maroc est inclus. Mais cette moyenne cache bien des disparités, que précise l’édition 2014 de l’état des lieux mondial sur l’alcool et la santé, que vient de publier l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Car ces chiffres diluent la réalité de la consommation d’alcool à l’échelle de la population, alors que l’étude précise qu’au Maroc, on compte 94,6 % de personnes ne consommant pas d’alcool (non consommateurs ou consommateurs n’ayant plus consommé depuis au moins 1 an). Un taux qui grimpe à 97,2 % chez les femmes, tandis que les hommes seraient 91,7 % à tourner le dos aux bouteilles selon l’OMS.

Cela coule de source : le taux d’alcool pur consommé par personne est en revanche plus important quand on considère la population des buveurs ; là, l’OMS calcule qu’en levant le coude, les Marocains (de plus de 15 ans) ingèrent 17,1 litres d’alcool pur par an. Avec des disparités hommes-femmes extrêmement marquées, puisque ce volume grimpe à 22,1 litres pour les hommes, contre 3,2 litres seulement pour les femmes.

Au Maroc, des gros buveurs mais peu nombreux

Comment se situe le Maroc par rapport à ses voisins ?

La consommation est chez nous concentrée sur une proportion de buveurs très resserrée (5,4 % de la population selon l’étude de l’OMS), comme en Tunisie (5,7 %), alors qu’en Algérie, les buveurs sont 9,3 %. Les débits d’alcool pourraient en conclure, un peu hâtivement, qu’on boit peu au Maroc.

Mais ce serait ne regarder que le verre à moitié vide : au Maroc on boit globalement à peu près autant d’alcool qu’en Algérie, mais nettement moins qu’en Tunisie (respectivement 0,9 litre, 1 litre et 1,5 litre d’alcool pur par habitant et par an).

Quand on regarde les chiffres pour les seuls buveurs, les Tunisiens se situent indiscutablement comme les plus gros consommateurs du Maghreb avec 26,2 litres d’alcool pur par an, suivis des Marocains (17,1 litres), et des Algériens (10,9 litres).

A titre de comparaison, dans un pays non musulman comme la France, la proportion de non-buveurs n’est que de 5,2 %, mais les buveurs y ingèrent 12,9 litres d’alcool pur par an, soit plus de 4 litres de moins que les buveurs marocains.

Le Maroc, pays le plus amateur de vin du Maghreb

Que préfère-t-on boire au Maroc ? Selon l’OMS, qui choisit comme méthode de calcul les volumes en alcool pur, les consommateurs plébiscitent la bière (44 % de l’alcool pur ingéré par les plus de 15 ans), mais le vin résiste (36 %) et dépasse les spiritueux (20 %). Chez nos voisins du Maghreb, les bières s’écoulent plus volontiers encore (63 % en Algérie et 68 % en Tunisie), loin devant le vin (35 % et 28 %), tandis que les spiritueux font figure de fond de bouteille (2 % et 4 %).

Ce qui fait des Marocains les plus grands amateurs de vin… au Maghreb. Les Français les dépassent avec 56 % de vin, 23 % de spiritueux, 19 % de bière, et 2 % d’autres alcools.

Des risques inégalement répartis

Le rapport de l’OMS se penche naturellement sur les conséquences sanitaires de la consommation d’alcool. Et il en ressort que dans leur rapport à l’alcool, les Marocains sont ceux qui « savent » le moins bien boire : l’OMS dénombre au Maroc 25,6 cas de cirrhose du foie sur 100 000 habitants chez les hommes, et 23 chez les femmes. C’est le « record » au Maghreb : les cas de cirrhoses chez les hommes n’atteignent que 14,4 cas pour 100 000 habitants en Tunisie et 11,8 en Algérie. Chez les femmes, on enregistre 8,2 cas pour 100 000 habitants chez les Tunisiennes et 9,7 chez les Algériennes.

En France, la cirrhose du foie ne touche que 16,4 hommes et 5,2 femmes sur 100 000 habitants.

Du côté des accidents de la route, là encore, la consommation d’alcool au Maghreb semble moins maîtrisée qu’en France : l’alcool est la cause directe de décès sur les routes marocaines de 34,6 hommes et de 13,4 femmes pour 100 000 habitants. La situation est globalement la même en Algérie et en Tunisie, avec un ratio, sur 100 habitants, de 35,1 hommes et 12,6 femmes en Algérie, et de 37,3 hommes et 10,5 femmes tués sur la route à cause de l’alcool.

Sur les routes de l’Hexagone, on dénombre 11,9 hommes et 2,7 femmes pour 100 00 habitants à avoir perdu la vie directement à cause de la conduite en état d’ébriété.

L’Organisation mondiale de la santé, organisme onusien, établit ses statistiques sur des tranches de deux ans. Le rapport 2014 délivre des chiffres sur la période 2008-2010.

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  • Ouuuuffff ! Ce sujet revient genre 4 à 5 fois par an ! Vous en avez pas marre d’écrire toujours sur la même chose ?

    Intéressez vous plutôt à la consommation de plus en plus in de cocaïne dans les milieux branchés et aisés tiens !

  • J’ai pas trop compris la structure de cet article…Pour le maroc et la tunisie vous parlez de 5,4% et 5,7% de buveurs. Alors que pour l’algérie, vous parlez de 9,3% de non buveurs.Ca veut dire qu’en Algérie il y aurait 90,7% de buveurs???

  • je trouve que c’est bien de parler de ces articles, ici ceux qui disent cessez d’en parler sont peut être visé par ce sujet et n’aiment pas qu’on leur fasse la moral, briser le tabou y a pas mieux, en route vers une démocratie de la mentalité marocaine trop arriviste, en gardant bien évidement le monarque qui maintient la stabilité

    1. Si tu crois que parler de l’alcool c’est briser des tabous et aide à propager l’esprit démocratique dans la société alors tu es bien un idiot utile.
      Va demander à tes journalistes préférées de faire des dossier sur l’exploitation des pauvres par les héritiers des annonceurs que tu trouve sur les pages de Telquel par exemple.

    2. A mon avis cet article est intéressant car cela nous permet de briser le tabou pour
      que les gens puissent en parler ouvertement de cette maladie (alcoolisme) qui
      fait ravage dans notre société. L’alcoolisme est au départ un problème
      individuel mais devient vite un problème familial. Un climat de méfiance,
      d’insécurité et d’angoisse apparaît avec les problèmes d’alcool. De nombreuses disputent
      éclatent dans la sphère familiale à cause de l’alcool qui mène bien souvent à
      une séparation ou un divorce et cause également des milliers accidents sur nos
      routes sans parler des victimes qui deviennent handicapés a vie. Il faut sensibiliser
      la population et prévoir des thérapies pour l’alcoolique et les familles qui
      soufrent en silence.

  • Et si Telquel se voit sanctionner pour pub … car il ne montre qu’une seule marque de bière … au lieu de trois comme l’oblige la loi … ou tout simplement … il n’y a qu’un seule producteur de vin au Maroc … c’est ça le vrai sujet … et qui sont les détenteurs de licence …? et quel est le revenu que génère cette industrie …? et pourquoi on condamne les buveurs et on laisse courir les fournisseurs ATAKADAO… MORJANE… ASOUAK ASSALAM … vous voyez j’ai mentionné … au moins trois marques …
    je suis contre ce produit … car il est mauvais pour la santé (consommation d’alcool représente un autre facteur de risque de l’infarctus et des maladies cardiovasculaires)… mais ces vendeurs sont des incitateurs et facilitateurs …
    aller voir comment les policiers « SOKOR » guettent les pauvres acheteurs devant ces plates formes … SOKOR = AIGLE … et ce sont de vrais rapaces … une bière se paie deux fois au Maroc …
    le mieux c’était de faire un article d’enquête sous le titre  » le circuit d’une bière … au Maroc … depuis l’usine jusqu’aux toilettes … » et la bouteille vide à quoi sert-elle quand elle est vide …?
    Elle sert encore à d’autres consommateurs de fortunes … alcoolisés … (le produit chimique diluant) … SHEMKARA …
    Développez un peu vos articles … impliquez-vous … sans prendre partie … êtes-vous des journalistes ou des porte-paroles …
    .

    1. Aswak Salam n’a jamais vendu de l’alcool, on dit Marjane et non Morjane (ils n’en vendent plus eux aussi d’ailleurs), et enfin, les aigles sont tous à la retraite depuis au moins six ans.
      De plus, je ne vois pas trop ce que tu veux dire ?

  • La viticulture occupe une place de choix dans l’activité agricole de la province de Benslimane, puisqu’elle s’étend sur une superficie viticole cultivée dans la région de 1.800 ha (soit 2,6%) qui se répartit entre 80% en raisin de table et 20% en vignoble de cuve. Ce secteur remplit de nombreux rôles sociaux et économiques de grande importance puisqu’il crée annuellement 420. 000 journées de travail et offre un revenu qui dépasse 1,2 million de DH…

  • Quand un Marocain boit une seule bière, il veut que tout le monde le sache !
    Il titube, fait semblant de tomber, devient vulgaire envers les passants en les menaçant…
    Quand on voit les « bouge » dans lesquels ces messieurs se font servir leurs « speciale flag », la noirceur du décor, la promiscuité et la misère qui s’en dégage, on comprend que le Marocain est fait pour boire du thé à la menthe…Rien d’autre !
    Le Marocain fait la même chose de l’autre côté de la méditerranée, c’est une image désastreuse et affligeante qu’il donne de sa personne et de ceux qui ne boivent pas ou si peu!
    Que fera-t-il avec un whisky pur malte de douze ans ?

  • Lorsque l’on boit de l’alcool, généralement on ne prie pas non plus, sauf si l’on souffre de schizophrénie morbide, donc si on mixe les commandements du Coran et de la Sunna concernant ces 2 grands péchés, ça fait de nous un non musulman, donc on pourrait dire aussi qu’il y a au moins 5, 4% de non Musulmans au Maroc, chiffre qui devrait intéresser nos agents de recensement !