CSNY 1974, quarté gagnant

Un triple album vient immortaliser une tournée effectuée en 1974. Entre standards et inédits, le résultat est classieux.

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A un moment où de doux rêveurs voyaient se reformer les Beatles, David Crosby, Stephen Stills, Graham Nash and Neil Young s’unissaient à nouveau pour une série de 31 concerts dans 24 villes américaines, avec un finish à Wembley en Angleterre. Engagé dans des carrières solo depuis la séparation en 1971, le quatuor retrouve les foules trois ans plus tard, avec un hypothétique nouvel album (Human Highway) à l’arrivée. Les concerts ont lieu dans des stades combles. Une première pour le collectif, qui n’hésite pas à faire dans la démesure : jets privés, palaces, groupies… à l’exception de Young, adepte du mobil home et des déplacements en famille. Le combo est sur un nuage, mais l’orage pointe déjà. Les problèmes d’ego refont surface et les kilomètres de bandes distillés de ces précieux lives empruntent le chemin des tiroirs.

Un best of indispensable

Quatre décennies plus tard, Graham Nash réussit le pari de déterrer le mammouth. Un travail d’orfèvre qui débouche sur CSNY 1974, un triple album brodé dans le velours. Une sorte de best of alliant touches collégiales, efforts individuels, sonorités électriques et d’autres acoustiques. Atmosphères changeantes et complémentaires à ranger définitivement au rayon des indispensables. Le coffret de quarante chansons s’ouvre sur le mythique Love The One You’re With dont le titre est inspiré à Stephen Stills par une expression chère au claviériste Billy Preston. Il étale plus loin des morceaux d’anthologie : Black Queen, Johnny’s Garden… Ses complices barbotent dans les mêmes eaux avec un apport en or de Neil Young. Le cheval fou aligne de succulents inédits (Traces, Hawaiian Sunrise…) et des versions inhabituelles de On the Beach ou encore Pushed it Over the End avant de fermer la marche avec le très inspiré Ohio. L’ensemble est saupoudré de scies incontournables des quatre individualités : Helpless, Old Man, Prison Song, Chicago, Immigration Man… A consommer avec gourmandise, de telles occasions étant de plus en plus rares.

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