Pourquoi stagiaires et entreprises ne s'entendent pas ?

Réalisée auprès d'un échantillon de 3200 étudiants et 340 managers RH et non-RH, une étude réalisée par Stagiaires.ma avec le cabinet BMarketing révèle de grands malentendus au niveau des attentes des stagiaires et des entreprises.

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Photo : European Parliament / Pietro Naj-Oleari sur Flickr

Chaque été, des milliers d’étudiants sont à la recherche de stages souvent obligatoires pour compléter leur cursus universitaire. Une tâche ardue autant pour les stagiaires potentiels que les entreprises qui ont souvent du mal à trouver les profils adéquats. « Le constant est toujours le même, les attentes des deux côtés sont en grande inadéquation« , explique Youssef El Hammal, directeur fondateur de Stagiaires.ma, portail spécialisé dans la recherche de stages. Pourtant, le problème n’est pas dans le manque de disponibilité de postes. D’après ce même rapport, 91% des entreprises manifestent un besoin de recruter de stagiaires, mais seulement 41% d’eux franchissent le pas (voir graphique plus bas). Le problème est donc à diagnostiquer ailleurs.

L’inadéquation des domaines recherchés par les entreprises et les futurs stagiaires est un premier point à relever. Si les managers cherchent en majorité des commerciaux (57%), ce créneau n’est pas dans la priorité des étudiants qui sont uniquement 9% à aspirer à ce poste. De leur côté, ces derniers sont une minorité à chercher des stages en finance et gestion (3%), secteur hautement convoité par les entreprises (31%). Ce qui illustre clairement un écart entre stages demandés et profils recherchés.

Les indemnités de stage ne sont toujours pas monnaie courante. Seulement 42% des entreprises interrogées disent avoir attribué des rémunérations à leurs stagiaires. Ce chiffre est pourtant en hausse, vu que ce chiffre ne représentait que de 33,5% en 2013. Cette somme se situe généralement entre 1600 et 2000 dirhams d’après les chiffres de l’enquête. Seulement 2% des étudiants ont reçu une rémunération de plus de 3000 dirhams.

Parmi les chiffres significatifs révélés par l’étude de Stagiaires.ma, on notera une percée non négligeable d’Internet. Les entreprises ayant recours à la toile pour recruter leurs stagiaires sont désormais 43%, contre 29% l’année passée. La presse écrite a tendance à disparaître, puisqu’elle ne représente plus qu’1% auprès des étudiants à la recherche d’un stage. Ces derniers restent une majorité à trouver un stage grâce à leurs écoles, pendant que les entreprises puisent essentiellement dans leur CVthèque interne (59%).

Le quiproquo perdure au niveau des durées de stages proposées, si les entreprises privilégient les longues durées (21% à proposer des stages de six mois et plus), 59% des étudiants cherchent un stage qui durerait entre un et deux mois.

La satisfaction est donc toujours aux abonnées absents. De manière globale, plus de la moitié des stagiaires et des managers se disent insatisfaits. « Les passages en entreprise ne sont souvent pas en harmonie avec la formation des étudiants. Aussi, on a le même comportement avec un employé de l’entreprise qu’avec un stagiaire. Alors que ce dernier a besoin d’accompagnement et d’encadrement durant sa période de stage« , note le fondateur de Stagiaires.ma. L’insatisfaction pourrait s’expliquer aussi par le fossé entre les attentes des employeurs et des étudiants, l’inadéquation des périodes proposées et le manque de valorisation du travail accompli par les stagiaires.

A quand une réglementation ?

Tous ces dysfonctionnements peinent à être réglés en l’absence d’un cadre légal maîtrisé. « Aujourd’hui, le travail du stagiaire n’est pas du tout valorisé, ce qui ne le motive pas pour s’investir en entreprise« , explique Youssef Hammal. Si en France, recruter un stagiaire suppose des obligations de l’employeur explicitement citées dans la loi (obligation de la convention, conditions de recours à un stagiaire et rémunération), on peine toujours à mettre en place une loi permettant de réglementer le secteur au Maroc.

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  • A quand une réglementation !!
    faut vraiment mettre en place une réglementation de ce secteur, en attendant, la majorité des entreprises en profitent pour exploiter gratuitement les efforts et les compétences des étudiants.
    H.N.

  • J’ai effectué 8 stages sans aucune remunération de la part des employeurs, dont 2 stages j’ai remplacé deux cadres dans leur poste durant 2 mois ( 1 mois/ 1mois) sans aucune remunération, sans aucun idemnité ou valorisation de mon travail, rien ni traduit en embauche.

    Pour le dernier stage, ils m’ont promis avant l’initiation de remplacer un cadre et d’avoir un remboursement de remplacement, et aussi d’une promesse implicite d’embauche, à cet effet, j’ai pu dirigé le service de A à Z sans aucune anomalie, bien que les employés m’ont félicité de ce grand travail, le responsable d’agence lui même a bien reconnu que j’été quelqu’un de polyvalent, de prometteux. alors qu’àprés la fin de la période de remplacement, on m’ont rien donné en contrepartie (Le transport + la cantine + le stress etc. a été versé par moi même), ils prennent aucun compte de ça, il exploite sauvagement notre besoin d’implication à la vie entreprenariale. Lahe yakhod fihom l7a9.

    Il existe une anarchie complète dans le secteur du travail surtout pour les débutants et pour ceux qui ont d’expérience entre 1an à 4 ans, le marché de travail est vraiment bouleversé, les eses ne donnent pas l’opportunité pour les nouveaux candidats d’adhèrer ce marché, ils préférent toujours les gens qui ont l’expérience plus de 5 ans pour un simple poste!!. c’est du vrai arnaque des compétences !! il faut que l’Etat revoit la structuration du marché de travail, sinon c’est la cata pour les nouveaux diplomés comme moi qui a un BAC+5 et qui est assis sur le banc du chômage depuis Janvier 2014, ce qui fait plus de 7 mois.

    1. Le problème de nos jeunes … ils ignorent le droit du travail … et les écoles de la formation ne le leur enseignent pas … il y a des trucs simples pour marquer votre présence dans l’entreprise…se déclarer soit même au fisc … par exemple … prend des identifiants des transactions que vous effectuez … car il faut des preuves pour porte plainte …
      Enfin ne désespère pas tant il y a des souks hebdomadaires dans le Maroc … je parle expérience à l’appui… juste il faut savoir vendre …