Billet éco. L’establishment peu confiant

Par Khalid Tritki

Un analysant les modèles économiques, un universitaire renforce cette conviction : pas de développement sans capitaux. Le modèle émergent de l’Asie en est l’exemple. Pour contrer le communisme, les pays occidentaux avaient injecté des capitaux massifs dans des économies asiatiques. L’objectif: démontrer le succès de l’économie de marché face à des modèles régulés en Chine, en ex-URSS et dans certains pays satellites. Même les communistes, socialistes et autres descendants du marxisme n’échappaient pas à cette règle. L’Etat central mettait sur la table des capitaux énormes pour construire des usines de taille inhumaine, preuve de la réussite du partage communautaire. Et dans les deux cas de figure, le financement demeure la colonne vertébrale de la croissance économique. Preuve en est, encore une fois et à notre petite échelle chérifienne, les milliards prévus et théoriquement débloqués, en partie ou en totalité, pour mettre en branle les stratégies sectorielles.

Aujourd’hui que la croissance est au ralenti, le capital ne suit pas. Ne nous laissons pas berner par les statistiques sur les Investissements directs étrangers (souvent indirects par voie d’achat d’actifs) et encore moins par les chiffres surréalistes de l’investissement public. L’indicateur clé est dans la participation de la banque à l’économie, ou plus précisément la qualité de cette participation. Les statistiques de  Bank Al-Maghrib disent que les banques se font de plus en plus difficiles. Et quand la banque hésite, c’est que l’écosystème n’inspire pas confiance. Pas besoin d’être mauvaise langue pour le dire, puisque les chiffres de l’establishment financier le confirment.