Finances publiques. Scénarios sombres

Selon les analystes de BMCE Capital, une sortie du Trésor sur le marché international d’ici la fin de l’année pourrait alléger le déficit de liquidités.

La baisse continue depuis décembre 2010 des avoirs extérieurs commence à inquiéter les observateurs de la chose économique. A fin mai, les réserves de devises affichent une baisse de 17% sur un an, se situant ainsi à 149 milliards de dirhams. Ce montant suffit à peine à régler l’équivalent de 4 mois et 10 jours d’importations, contre 5 mois et 27 jours une année auparavant. Face à ce constat, les analystes de BMCE Capital Markets vont droit au but en suggérant “la taxation de certains biens de consommation importés” en vue de réduire le déficit de la balance commerciale. L’amenuisement du stock de devises dont dispose le Maroc serait aussi lié à la question du change, d’où l’idée d’ouvrir un “débat sur la valeur du dirham”. Quant au déficit de liquidités, évalué à 61 milliards de dirhams (trois fois plus qu’il y a un an), l’étude de la banque d’affaires estime qu’il “pourrait s’alléger en cas de sortie du Trésor sur le marché international par le biais notamment d’une émission d’eurobonds”. Sur la base d’un scénario caractérisé par un assouplissement des conditions de crédit et une maîtrise de l’inflation, les mêmes experts tablent sur une baisse du taux directeur de la banque centrale de 3% à 2,75% au cours du deuxième semestre. Enfin, sur le plan budgétaire, la charge de compensation étant révisée à la hausse à plus de 55 milliards de dirhams, les analystes de BMCE Capital s’attendent à un déficit compris entre 7 et 8%, un peu moins que les 9% prévus par le Centre marocain de conjoncture, mais nettement plus que les 5% programmés par le gouvernement Benkirane.

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