"L'Agence de Recherche sur Internet", "usine à troll" ciblée par les sanctions américaines contre la Russie

Les nouvelles sanctions américaines annoncées jeudi visent 19 personnes et cinq entités, surtout liés à "l'usine à trolls" russe accusée de s'immiscer dans les processus électoraux étrangers, ainsi que les services secrets.

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Wikimedia commons

Sur les 19 personnes ciblées par les nouvelles sanctions de Washington, treize le sont parce qu’elles sont « liées à l’Agence de Recherche sur Internet », précise l’administration américaine dans un communiqué.

Sous ce nom se cache une « usine à trolls » basée à Saint-Pétersbourg (nord-ouest) contrôlant des milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux initialement destinés à influencer la politique intérieure, selon la presse russe.

La stratégie de cette agence a été réorientée en 2015 pour cibler l’opinion publique américaine, d’après le groupe de presse RBK, qui a estimé en octobre qu’environ 90 personnes travaillaient dans le département chargé des Etats-Unis au sein de cette « fabrique« .

Egalement « lié à l’Agence de Recherche sur Internet » selon l’administration américaine, Evgueni Prigojine a été inculpé en février par la justice américaine pour ingérence dans l’élection présidentielle américaine de 2016. Il est accusé d’avoir financé l’agence via les compagnies qu’il contrôle.

Deux d’entre elles, « Concord Catering » et « Concord Management and Consulting« , spécialisées dans le service de traiteur, ont été inscrites jeudi sur la liste des entreprises sanctionnées par Washington. Surnommé le « chef cuisinier » du président Vladimir Poutine par les médias russes, Evgueni Prigojine a aussi conclu de nombreux contrats avec l’armée russe.

Selon plusieurs médias russes, il finance le « groupe Wagner », des mercenaires en Syrie dont certains pourraient avoir été blessés ou tués en février dans des frappes américaines à Deir Ezzor, une région de l’est de la Syrie. Le 9 mars, Vladimir Poutine a démenti être proche d’Evgueni Prigojine. « Je connais cet homme mais je ne le compte pas parmi mes amis », a-t-il déclaré lors d’un entretien avec la chaîne américaine NBC.

Outre l’Agence de Recherche sur Internet et les deux entreprises de M. Prigojine, Washington a également inclu dans sa nouvelle liste de sanctions le FSB et le GRU. Chargé des affaires de sécurité intérieure, le FSB est l’héritier du KGB soviétique, dissous en 1991 à la chute de l’URSS. Comme lui, il dédie une partie de ses activités au contre-espionnage.

Le GRU, dont l’acronyme signifie « Direction générale des renseignements », est rattaché à l’armée russe. A sa tête depuis janvier 2016, Igor Korobov fait partie des personnes sanctionnées par l’administration américaine ainsi que trois de ses adjoints: Vladimir Alexeïev, Sergueï Guizounov et Igor Kostiukov.

Selon un rapport du renseignement américain sur l’ingérence russe dans l’élection présidentielle, publié en janvier, le GRU est entré « dans les comptes email personnels de responsables du parti démocrate » dans le but d’influencer la campagne.

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