Débâcle dans les places boursières internationales

Wall Street a enregistré en ce début de semaine une secousse qui s'est répercutée sur les autres grandes places boursières de la planète. Détails.

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Crédits : Greg Baker / AFP

Par Saïd Mabrouk

Après des mois d’euphorie, place au doute sur les places financières internationales. Les bourses asiatiques ont décroché de plus de 5%, dans le sillage de Wall Street dont l’indice a perdu 1.500 points en moins d’une heure le 5 février,  soit la pire séance depuis août 2011.

Idem pour la bourse de Sydney et les places européennes où la contagion n’a pas tardé à se faire sentir, confirmant le statut de Wall Street comme moteur de la bourse mondiale…

Ce retournement des places boursières internationales observé en début de semaine était prévisible, tous les ingrédients étant réunis pour que l’euphorie observée depuis des mois (+34%) s’arrête et rappelle tout le monde à la réalité. Même si en finance il est d’usage de dire « the sky is the limit« , en réalité les arbres ne peuvent pas monter jusqu’au ciel.

Mais que s’est-il réellement passé sachant que l’économie américaine se porte bien (quasi plein emploi, marché immobilier en forme, résultats des sociétés au beau fixe et même supérieurs aux prévisions…) ?

Tout a commencé par l’annonce d’une augmentation importante des salaires aux États-Unis en janvier (2,9% sur un an). Une hausse qui est devenue inévitable avec une inflation qui frôle les 2%.

Cette bonne (mauvaise !) nouvelle a ravivé vendredi dernier les risques inflationnistes et la possibilité de voir la Banque fédérale américaine relever ses taux plus rapidement que prévu.

Rappelons qu’au lendemain de la crise de 2008, les banques centrales ont baissé les taux d’intérêts et ont émis en parallèle de la monnaie pas chère pour maintenir les investissements des entreprises et des États.

Aujourd’hui, le contexte macroéconomique semble être plus stable. Les banques centrales devraient revenir à des niveaux de taux plus importants. Ce qui implique un coût de l’argent plus cher pour les particuliers et une dette plus importante pour l’État.

Certes, une hausse des taux d’intérêt est un moyen efficace pour lutter contre une inflation excessive et contre une surchauffe de l’économie, mais elle a des conséquences sur la performance des actifs.

Logiquement, les marchés financiers se sont tendus par crainte d’inflation et de hausse des taux. D’autant plus qu’historiquement l’ajustement des taux à la performance de l’économie se fait par paliers ce ne sera que le début d’une hausse plus importante.

Quid de la bourse de Casablanca ?

La place casablancaise a connu un petit mouvement baissier depuis le début de semaine (-2.13 % pour le MASI et -2.22% pour le MADEX sur 3 jours), mais n’a pas été touchée par ce mouvement de correction mondiale.

« La correction de notre bourse est une simple prise de bénéfices après la hausse de la semaine dernière« , nous confie un analyste de la place. « La position des investisseurs étrangers n’est pas très significative, et n’a rien à voir avec celle des années 2008-2010 », ajoute-t-il.

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