Qui sont les nouveaux ministres nommés par Mohammed VI?

Quatre nouveaux ministres ont été nommés ce lundi, en remplacement des responsables gouvernementaux limogés par Mohammed VI dans le sillage des événements d'Al Hoceima. Une réception royale a été organisée, selon nos informations. Premiers éléments. 

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Crédit: DR/Photomontage Telquel

Le PPS a conservé les ministères de la Santé et de l’Habitat, retirés au mois d’octobre à El Houssaine Louardi et Nabil Benabdallah sur décision royale. Anas Doukkali, ancien patron de l’ANAPEC et membre du bureau politique du PPS, hérite du poste de ministre de la Santé. Abdelahad El Fassi, également membre du bureau politique, va présider aux destinées du ministère de l’Habitat, à la place du secrétaire général du parti, Nabil Benabdellah.

« Les choses se sont bien déroulées et il y a eu entente sur les noms des ministres proposés par le parti. Toutes les décisions ont été prises en harmonie avec les choix de la formation« , a assuré un responsable du parti au livre à Telquel arabi.

Le Mouvement populaire (MP) a pour sa part conservé le ministère de l’Éducation et le secrétariat d’État à la formation professionnelle. L’actuel secrétaire général par intérim du ministère de la Jeunesse et des Sports, Mohamed El Gharass, a été nommé secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, chargé de la formation professionnelle. Saïd Amzazi, président de l’Université Mohammed V, est le nouveau ministre de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle et de l’Enseignement supérieur.

Abdelahad El Fassi Fihri, ministre de l’Habitat

Diplômé de l’École supérieure de commerce de Paris, le nouveau ministre de l’Habitat et de la Politique de la ville est un spécialiste de la gouvernance. Né à El Jadida en 1952, d’un père juge et d’une mère au foyer, Abdelahad El Fassi a fait ses armes « dans une société spécialisée dans l’informatique, dans les années 1980« , nous confie son frère Omar El Fassi Fihri, le secrétaire perpétuel de l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques.

Ancien directeur des études du défunt Institut Supérieur de l’Administration (ISA), ce cador du PPS est réputé très discret. « Il est très discret, mais c’est une tête bien faite.  Une personne qui brille par sa modestie et sa grande compétence, en tant que spécialiste de tout ce qui est gouvernance », témoigne Moulay Ismaïl Alaoui.

Anas Doukkali au ministère de la Santé

Anas Doukkali est assez peu connu du grand public. Il a exercé la majeure partie de sa carrière dans l’enseignement et la recherche scientifique. En effet, il est titulaire d’un doctorat en physique et chimie de la faculté des sciences de Rabat.

Il a ensuite été, entre 2002 et 2005, chercheur au Centre national de l’énergie, des sciences et des techniques nucléaires (CNESTEN), puis professeur assistant à la faculté polydisciplinaire de Taza. Depuis 2007, il est professeur assistant à la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat.

Anas Doukkali est aussi une des figures du PPS. Après avoir occupé plusieurs postes de responsabilités au niveau local et notamment à Rabat, il est élu député PPS au sein du groupe du Progrès démocratique en novembre 2011. Parallèlement à son travail de député, le professeur est également membre du conseil de la ville de Rabat depuis 2003. Depuis 2009, il est membre du conseil Préfectoral de Rabat.

Le 16 janvier 2015, Anas Doukkali est désigné directeur général de l’ANAPEC. Et depuis, il n’a pas chômé. En mai la même année, il est élu vice-président de l’AMSEP (Association mondiale des services d’emplois publics dont est membre l’ANAPEC) pour la région Moyen-Orient et Afrique du nord pour la période 2015-2018.

S’inscrivant dans la dynamique d’offensive diplomatique sur le continent africain, Anas Doukkali rejoint, en mai 2017, le bureau exécutif du Réseau africain des politiques et services d’emploi (qui dépend de l’AMSEP), une plate-forme de coopération Sud-Sud sur l’emploi qui regroupe de nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale.

Saïd Amzazi, ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique

Président de l’Université Mohammed V depuis janvier 2015, Saaïd Amzazi a récemment rejoint les rangs du Mouvement populaire où il a organisé en octobre dernier l’Université populaire du parti. C’est une figure connue du monde des milieux de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Saaïd Amzazi a occupé, entre 2011 et 2015, le poste de doyen de la faculté des sciences de l’université Mohammed V-Agdal. Il a également officié en tant que président de la commission pédagogique au sein du conseil de la faculté des sciences de 2003 à 2011, puis en tant que président de cette même commission au niveau du conseil de l’université. En 2006, Saaïd Amzazi a été propulsé au poste de vice-doyen chargé des affaires académiques à la faculté des Sciences.

Il a obtenu un doctorat en biologie à la faculté de médecine de l’université Mohammed V-Agdal, ainsi qu’à l’université Pierre et Marie Curie de Paris. Il est aussi membre fondateur de la Société marocaine de biochimie et biologie moléculaire (SMBBM), de la Société marocaine d’immunologie (SMI), l’Association marocaine de biosécurité (AMBS), ainsi que l’International Society for Forensic Genetics (ISFG), entre autres.

Mise à jour: Mohcine Jazouli, actuel patron du cabinet conseil Valyans, a été nommé ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, chargé de la Coopération africaine.

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