L’explosion d’un oléoduc libyen fait flamber le prix du pétrole mondial

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De nombreuses raffineries libyennes, comme ici à Ras Lanouf, ont été bombardées au cours du conflit qui ravage le pays depuis 2011 (AFP/ROBERTO SCHMIDT)

Le prix du pétrole coté à New York a terminé ce mardi à un plus haut depuis deux ans et demi, sous l’effet de l’explosion d’un oléoduc en Libye.

Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février, référence américaine du brut, a augmenté de 1,50 dollar, pour clôturer à 59,97 dollars sur le New York Mercantile Exchange – après avoir franchi 60 dollars en séance, pour la première fois depuis le 25 juin 2015.

« Ce nouveau record est la combinaison de plusieurs facteurs, même si l’information du jour reste l’explosion en Libye », a précisé Phil Flynn, de Price Futures Group.

Une explosion s’est produite mardi sur un important oléoduc acheminant le brut du Sud libyen vers un terminal du nord-est du pays, provoquant une baisse de la production de plus de 70.000 barils par jour, a déploré la compagnie nationale de pétrole (NOC). La Libye produit autour d’un million de barils par jour (b/j), mais la production est régulièrement perturbée par des actes de sabotage, ou par des mouvements de protestation pour réclamer des rémunérations, ou encore pour des motivations politiques.

Cette explosion « augmente les craintes sur l’offre mondiale de pétrole, sachant que l’oléoduc de Forties est toujours à l’arrêt en Europe », a ajouté M. Flynn. Ineos, l’opérateur de l’oléoduc Forties en mer du Nord, qui achemine d’habitude plus de 400.000 barils de pétrole chaque jour – mais fermé depuis le début du mois – a publié un communiqué ce lundi, affirmant que « des tests » avaient lieu actuellement, et qu’une remise en service aurait lieu début janvier

« L’excès d’offre que nous connaissions il y a quelques mois n’est plus là, et les investisseurs réalisent que le marché est plus resserré qu’avant », a analysé M. Flynn. En outre, « le froid qui s’abat sur les États-Unis et l’Europe augmente fortement la demande de chauffage » et accélère la « demande exceptionnellement élevée » dans le monde, a conclu le spécialiste.

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