La cellule de crise de la Lydec se mobilise à Casablanca contre les fortes pluies

Les fortes pluies annoncées ont commencé à tomber sur Casablanca et Mohammedia. La Lydec, qui a la main sur le réseau d'assainissement de la métropole s'organise pour faire face aux habituels bouchages et inondations.

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Les hydrocureuses sont mobilisées dans Casablanca par la Lydec. Crédit: DR

Les équipes s’agitent dans la salle centrale de gestion de crise, située au sous-sol du siège de la Lydec sur la rue Mohamed Diouri à Casablanca. Pour les villes de Casablanca et Mohammedia, la pluie était prévue à 11 heures le 11 décembre, avec une variation de 15 à 22 mm de midi à minuit. Les premières gouttes sont tombées une demie-heure plus tôt sur la capitale économique, qui craint les mêmes inondations et perturbations que le 1er décembre dernier, notamment dans les quartiers de Hay Hassani, Anfa et Aïn Chock, ainsi qu’à Nouaceur et Bouskoura.

Lire aussi : Casablanca submergée par les pluies, Lydec s’explique

La crise a été déclenchée à 10h06. C’est un véritable branle-bas de combat au siège de la Lydec où les équipes sont renforcées et mobilisées pour répondre aux prévisions d’intempéries. « Nous avons déjà mobilisé 48 cadres, 372 opérateurs, 20 hydrocureuses, 20 nacelles, 30 groupes électrogènes, 90 fourgons et 5 camions-grues », expose  Noureddine El Amarti, directeur d’exploitation des réseaux et des infrastructures, qui a pris la tête de la cellule de crise.

L’état d’alerte en est pour l’instant à son premier niveau (sur trois). Les équipes d’intervention sont maintenues sur le qui-vive et ont été regroupées en vue de préparer leur déploiement sur le terrain. « Nous nous attendons à un pic des précipitations à 14h, avec des pluies qui viennent du nord et des rafales de vent qui vont jusqu’à 60km/h« , présente Noureddine El Amarti qui précise que la Lydec récupère les informations grâce au partenariat avec la direction de la météorologie, mais aussi grâce à 22 pluviomètres installés dans la région.

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Plus de 300 équipes géolocalisées sont gérées par le centre de coordination des opératons. DR
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Noureddine El Amarti pilote le centre de gestion de crise. DR

Autour d’une table ovale, les personnes en charge des différents pôles de la gestion de crise ont trois écrans devant eux. À gauche, l’un donne les prévisions météorologiques précises, l’autre permet de voir en temps réel les interventions sur le terrain et l’écran de droite géolocalise les camions et hydrocureuses qui se déplacent. Ce centre de gestion central, qui est en dialogue avec les autorités, coordonne aussi les cellules de gestion de crise locales et provinciales.

Le déploiement des équipes se fait en coordination de plusieurs services. Le centre de relation clientèle qui récupère les demandes de la clientèle a été renforcé pour l’occasion afin de traiter les appels qui sont 10 fois supérieurs à la normale. Le centre de coordination des opérations, qui traite en temps réel la planification et l’affectation des interventions sur le terrain, doit gérer 300 équipes de Lydec envoyées sur le terrain, soit trois fois plus que la normale. Enfin, le centre de veille et de conduite centralisé prend en charge la gestion des réseaux et la conduite à distance des principaux ouvrages.

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Des travaux sous le pont au niveau de Ouled Ziane. Crédit: Lydec

« Nous avons par exemple mobilisé des équipes à Mohammedia où 5% des câbles électriques sont aériens et risquent d’être endommagés à cause des vents« , nous explique Mohamed Idrissi, responsable du centre de surveillance. « Nous nous mobilisons aussi au niveau du Morocco Mall, car c’est un point stratégique où il y a beaucoup de monde et qui est proche de la mer. Nous devons anticiper un bouchage des canalisations« , prend-il comme autre exemple, en précisant que ses équipes restent aussi vigilantes sur toutes les trémies.

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Les équipes de Lydec débouchent les égouts. DR

À un carrefour du centre-ville de Casablanca, une hydrocureuse a plongé ses tuyaux dans une bouche d’égout. « Nous menons une opération de débouchage« , nous explique le chef du chantier mouillé par la pluie drue qui s’est intensifiée.

Ce même niveau d’alerte avait été mis en place lors des pluies du 1er décembre. « La Lydec s’est mise en situation d’alerte et a renforcé ses équipes d’astreinte ainsi que ses moyens d’intervention sur le terrain », nous expliquait une source au sein de la société.

Éviter la crise

« La finalité est d’éviter la crise. Nous travaillons toute l’année à identifier les scénarios, crises et solutions potentielles lors d’exercices« , explique Nadia El Hilali, directrice du développement de la performance à la Lydec.

Dans un communiqué, la société affirme avoir veillé en un an « au bon fonctionnement de plus de 5.500 kilomètres de réseaux d’assainissement liquide« , et mené plusieurs actions préventives « pour entretenir les ouvrages et renforcer la capacité de transfert du système de collecte des eaux usées et pluviales« .

Depuis le début 2017, « Lydec a inspecté plus de 940 km, ce qui a permis d’extraire plus de 17 500 tonnes de sédiments contenus dans le réseau et les ouvrages« , poursuit le communiqué même si au siège de la société, on reconnaît tout de même que la vétusté du réseau d’assainissement rend difficile la tâche de gestion de crise.

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