Avec "Rani ze3fan", le youtubeur Anes Tina critique sévèrement le pouvoir algérien

Loi de Finances 2018, chômage, dégradation du pouvoir d'achat des citoyens algériens... une vidéo d'Anes Tina, youtubeur algérien, critique sévèrement et ouvertement le pouvoir en Algérie.

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À quelques jours des élections locales algériennes prévues le jeudi 23 novembre, Anes Tina, célèbre youtubeur algérien, ne compte pas voter et le fait savoir dans sa nouvelle vidéo « Rani Ze3fan« . Publiée vendredi 17 novembre, la vidéo totalise à l’heure où s’écrivent ces lignes plus de 3 millions de vues sur YouTube et a déjà fait le tour du web maghrébin.

Loi de Finances 2018, dégradation du pouvoir d’achat des citoyens algériens, prolifération du chômage chez les universitaires… Dans un registre à la fois triste et tendu, le jeune podcasteur dénonce les souffrances des Algériens dans différents domaines.

Intitulé « Rani Ze3fan » – que l’on peut traduire par « je suis en colère » -, le podcast s’inspire d’une expression que répète en longueur de journée un SDF connu dans les ruelles d’Alger pour sa fameuse question « Rak za3fan ? » (es-tu en colère?), et qui s’adresse aux passants qu’il rencontre.

En cinq minutes et quarante-six secondes, le Anes Tina use d’un style simple et direct pour revenir sur les événements phares qui ont marqué la société récemment, comme la mort d’une jeune femme enceinte à Djelfa (300 km au sud d’Alger), et le phénomène des harragas (immigrants clandestins).

Avec en fond sonore la musique du célèbre film « Titanic », Anes Tina critique la situation économique, l’injustice et le mépris du pouvoir vis-à-vis des « zawaliya », pointant du doigt la responsabilité des autorités. Le youtubeur revendique également la préservation de l’espoir tout en affirmant que ses propos sortent du cœur et que personne ne l’incite à dire quoi que ce soit.

Cette vidéo rappelle le podcast « Mansotich » du youtubeur Chemseddine Amrani, alias « Dz Joker », diffusé la veille des élections législatives du 4 mai 2017. Expliquant pourquoi des Algériens « ne feraient pas entendre leurs voix », la vidéo avait suscité un tollé, tant chez les internautes que chez les candidats lors de cette campagne, mais aussi chez les chefs de partis et les ministres.

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