Ahmed Rahhou: "Il n'est pas agréable d'avoir à payer des impôts supplémentaires"

Ahmed Rahhou présentait ce mardi 12 septembre les résultats financiers du CIH au premier semestre 2017. Des performances impactées par un contrôle fiscal avec une baisse de 33,1% du résultat net.

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Crédit : Toumi / TelQuel

« Nous espérons absorber la totalité de l’impact du contrôle fiscal au deuxième semestre. La facture n’est pas dramatique« , rassure Ahmed Rahhou, le PDG du Crédit immobilier et hôtelier (CIH) qui présentait ses résultats du premier semestre 2017, le 12 septembre.

Pourtant, Ahmed Rahhou concède que « le contrôle fiscal, payé en juillet, a eu des conséquences financières sur les résultats du semestre« . En effet, le résultat net de la banque a baissé de 33,1%, à 144,7 millions de dirhams, alors que le résultat net de sa filiale Sofac a enregistré de son côté un bond de 33%.

« Il n’est pas toujours agréable d’avoir à payer des impôts supplémentaires« , a concédé Ahmed Rahhou. Ce contrôle fiscal « est lié à une interprétation différente sur les approvisionnements qui sont à la fois régis par les règles de Bank Al Maghrib et le ministère des Finances. C’est le résultat de la régularisation de l’écart d’interprétation sur les impôts sur 10 années », poursuit-il, revendiquant un alignement des deux institutions.

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Le produit net bancaire (PNB) consolidé du CIH s’accroît de 7,8% à 983,9 millions de dirhams. De son côté, le bilan consolidé progresse de 9,5% à 49,3 milliards de dirhams, suite à la croissance du bilan de CIH Bank et celui de Sofac sur base individuelle.

Le coût du risque est de 152,1 millions de dirhams, soit un taux de coût du risque de 0,37%, contre 105,8 millions de dirhams au premier semestre 2016. Ce coût du risque s’explique par l’absence de récupération sur cession d’actifs selon la MAP. « Il y a eu un léger différé à cause de la morosité du secteur immobilier, car nous préférons ne pas brader les actifs de la banque« , explique le PDG du CIH.

Vers une banque universelle

cih resultatsLa banque a réussi à attirer 90.700 clients en plus et se targue d’offrir trois produits par clients. « La diversification de l’entreprise est bien là« , commente Lotfi Sekkat, directeur général délégué du CIH, banque historiquement spécialisée dans les produits immobiliers et hôteliers et qui se dirige vers une activité bancaire universelle.

Il n’y a qu’à voir l’évolution des crédits. Au total, les crédits clientèle ont augmenté de 11,2%. Côté crédits immobiliers, la hausse est de 3,3% contre 49,6% pour les crédits hors immobilier. « Ces derniers représentent 33% de l’encours« , dévoile Lofti Sekkat. De quoi sceller le détachement de la banque de son activité historique.

Les charges d’Umnia Bank

Umnia Bank, la banque participative du CIH qui a lancé son activité le 27 juillet, enregistre un résultat de -23 millions de dirhams au premier semestre 2017, « principalement liés aux frais de démarrage d’activité« , explique le management de CIH. « Nous avons seulement l’expérience d’un mois d’été, en août. Nous n’avons pas encore de leçons à tirer, mais nous avons constaté un engouement« , commente Ahmed Rahhou.

Le PDG du CIH annonce que « ce sera une année de charges », et qu’il ne s’attend pas à « une inversion forte des chiffres ce semestre ». La raison invoquée: « Les recettes qui vont alimenter le compte d’exploitation d’Umnia vont venir des financements, dont immobiliers, qui ne peuvent pas encore démarrer« .

L’objectif d’ici fin 2017 est alors de « gérer » et « consolider » la position de la banque participative qui a déjà testé les moyens de paiement, que ce soient les cartes et les chèques, des quelques « millions de clients« .

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En attendant la flexibilité du dirham

« Nous n’avons pas été spéculateurs, nous ne sommes pas dans le comportement d’anticiper une dépréciation en laquelle personnellement je ne crois même pas« , assure Ahmed Rahhou. Selon lui, ce comportement est clairement ce qui a « chahuté les réserves de change et qui a différé la mesure ». Le passage au régime de change flexible avait été reporté début juillet par le gouverneur de la Banque centrale, Abdellatif Jouhari. « Nous attendons le feu vert politique pour reprendre la réforme« , explique Ahmed Rahhou qui attend des précisions de la part du ministère des Finances et de Bank Al Maghrib.

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