Pourquoi le ministère des Affaires étrangères fait-il appel au cabinet Valyans?

Telquel.ma a obtenu les éclaircissements du ministère des Affaires étrangères, pointé du doigt pour avoir eu recours aux services du cabinet Valyans pour des missions considérées comme relevant de la sécurité nationale.

Par

Crédit : MAP

Alors que l’affaire de Lamia Boutaleb, secrétaire d’État au Tourisme, avec la société Southbridge appartenant à son collègue au RNI Hassan Belkhayat, fait les gros titres de la presse, le site le1.ma livre dans sa rubrique « Confidentiel » les détails d’une toute nouvelle affaire: « Valyans fait le job pour Mounia Boucetta: la ministre de la Coopération internationale sur les traces de Lamia Boutaleb ».

Le média fait le parallèle entre l’affaire Southbridge et ce qu’il considère comme un nouveau scandale au sein du ministère des Affaires étrangères avec, au centre, la secrétaire d’État Mounia Boucetta.

Selon le1.ma, cette dernière a sous-traité au cabinet Valyans une « opération de sécurité nationale », un travail dont elle devait se charger en personne. D’après la même source, la secrétaire d’État a offert au cabinet « en plus des 3 millions de dirhams de rémunération (…) tout le fruit d’une stratégie chiffrée au détail près, les contacts, le contenu des négociations, les deals et autres contrats diplomatiques, économiques et militaires portés par le Maroc ».

Une source autorisée au sein du ministère des Affaires étrangères apporte des éclairages sur le marché confié à Valyans. « Nous avons en effet fait appel au cabinet Valyans, en respectant toutes les procédures de passation des marchés, afin qu’il donne un coup de main aux équipes du ministère », nous explique-t-on.

Selon notre interlocuteur, le département de Mounia Boucetta, qui est en charge du suivi et de l’évaluation de l’avancement des projets et conventions signées par le Maroc avec ses partenaires sur le continent, s’est retrouvé face à une masse d’informations brutes à prioriser, presque impossible à traiter en l’état. « Nous avons donc décidé de faire appel à un cabinet pour nous accompagner dans cette phase de traitement des informations. Il était en back-office en appui à nos équipes », explique notre source, qui précise que le cabinet Valyans « s’occupait des saisies des données, des scans, et du traitement de l’information sans avoir accès aux données sensibles et ultra confidentielles ».

Entendez, les contrats à caractère militaire ou diplomatique ne font pas partie du lot, à en croire notre source. « Ils ont traité essentiellement les conventions sur les projets économiques et techniques. La vision stratégique et les dossiers confidentiels sont traités en interne », assure notre interlocuteur.

Valyans serait, à en croire notre source, intervenu sur ce dossier comme « une machine de traitement de l’information envoyée par les ambassades marocaines dans les pays africains ». Une mission qui est d’ailleurs, limitée dans le temps puisqu’elle s’achèvera dans les semaines qui arrivent. « Ils nous ont conseillé sur les choix d’organisation interne à mettre en place et sur les outils à déployer pour une meilleur gestion des accords de coopération », ajoute notre interlocuteur.

Pour rappel, depuis 2014, plus de 400 accords de coopération ont été signés entre le Maroc et 15 pays africains. Face au nombre important d’accords et de convention, le ministère des Affaires étrangères était obligé « d’adapter son approche », comme nous l’avait affirmé Mounia Boucetta, lors d’une précédente interview accordée à TelQuel. La secrétaire d’État nous avait confié avoir « mis en place un dispositif permettant le monitoring et l’accompagnement », des conventions en mettant à contribution « les ambassades, les opérateurs privés, et différents établissements et départements concernés ».

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer