Couverture du Hirak: le ministère de la Communication rejette les accusations de Reporters sans frontières

Le ministère dirigé par Mohamed Laâraj a rejeté les accusations de l'organisation Reporters sans frontières (RSF) selon lesquelles les autorités marocaines entravaient la couverture du mouvement de contestation à Al Hoceima.

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Mohamed Laaraj, ministre de la Culture et de la Communication.

L’organisation internationale RSF avait dénoncé en juillet « l’attitude des autorités » marocaines, en affirmant avoir « recensé de nombreuses violations de la liberté d’informer » dans le Rif, secoué par des manifestations depuis octobre 2016. Dans un communiqué, Mohamed Laâraj, ministre de la Culture et de la Communication, a démenti ces allégations « infondées et manquant de crédibilité et de preuves« . Le ministère souligne avoir reçu, « avec un grand étonnement, les déclarations émanant de RSF concernant de présumées violations de la liberté de presse en lien avec la couverture médiatique de la situation dans la ville d’Al Hoceima« , est-il précisé dans le communiqué.

Le ministère a dénoncé « le caractère partial de l’évaluation faite par cette organisation de la réalité de la liberté de presse et d’expression au royaume« . Selon lui, les journalistes marocains et étrangers n’ont fait l’objet d' »aucune intervention des pouvoirs publics ni d’aucune sorte d’influence du contenu des couvertures » à Al Hoceimal. « Les envoyés des différents médias nationaux, ainsi que les correspondants de la presse étrangère accréditée au Maroc, exercent sur l’ensemble du territoire national en toute liberté et dans des conditions normales, conformément aux dispositions et règlements juridiques régissant et encadrant le métier du journalisme au Maroc », ajoute le communiqué.

A cet égard, le ministère rappelle que « 89 correspondants de la presse étrangère accrédités au Maroc disposent de toutes les autorisations qui leur ont été délivrées par les services compétents au ministère, afin de leur permettre de s’acquitter, dans des conditions normales, de leurs missions dans l’ensemble du pays« .

Des journalistes inquiétés

Pourtant, le ministre reconnaît qu’un journaliste marocain accrédité a été poursuivi pour « incitation d’individus à commettre des délits et appel à participer à une manifestation interdite« . « Il s’agit de Hamid El Mahdaoui, directeur du site d’information Badil« , nous confirme Mohamed Laâraj. Le journaliste marocain a été arrêté lors de la marche du 20 juillet et condamné à trois mois de prison ferme et à une amende de 20.000 dirhams, en vertu du code pénal, et non du code de la presse. RSF avait alors déploré la condamnation de Hamid El Mahdaoui et répertorié sept « journalistes-citoyens et collaborateurs de médias » arrêtés dans la région depuis octobre 2016, faisant notamment référence à des journalistes du site Rif24.

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L’organisation avait ensuite condamné l’expulsion de deux journalistes espagnols du journal en ligne Correo Diplomatico couvrant la contestation dans le Rif comme une « escalade des violations de la liberté de la presse« . Le ministre de la Communication avait affirmé que ces journalistes s’étaient présentés comme « touristes et non comme journalistes » et qu' »ils n’avaient pas les autorisations de tournage alors qu’ils voulaient enregistrer des images ». Le Maroc figure à la 133e place (sur 180 pays) dans le dernier classement mondial de RSF sur la liberté de la presse.

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(Avec agences)

 

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