Festival du film de Khouribga: les drames et les rêves de l'Afrique en 14 long métrages

Du 9 au 16 septembre prochain, 14 films seront en compétition durant la 20e édition du Festival du cinéma africain de Khouribga.

Par

Visuel de la 20ème édition du Festival du cinéma africain de Khouribga

Maroc, Ghana, Sénégal, Burkina Faso, Algérie, Tunisie, Égypte, Afrique du Sud, Ouganda, Bénin, Togo, Rwanda, Mozambique, Mali… Tous ces pays seront en compétition du 9 au 16 septembre pour remporter les différents prix mis en jeu lors de la 20e édition du festival du cinéma africain de Khouribga.

Une quinzaine de films, de genres différents, attestant de la pluralité du cinéma africain, sont en lice. Parmi eux, « Hayat » du Marocain Raouf Sebbahi, « Un jour pour les femmes » de l’Égyptienne Kamla Abou Dikra, « Organisation incontrôlable » du Béninois Arnold Aganssi ou encore « Le Belge noir » du rwandais Jean Luc Habyarimana.

Le jury est présidé cette année par le grand écrivain et poète Abdellatif Laâbi, et comprend également l’actrice sénégalaise Rokhaya Niang, l’artiste plasticienne algérienne Zoulikha Bouabdellah, l’actrice marocaine Sonia Oukacha, l’auteur et musicien congolais Ray Lema, le producteur et réalisateur mozambicain Pedro Pimenta et le président d’Europa Cinemas au Luxembourg Nico Simon.

L’année dernière, c’est le film éthiopien « Lamb » du réalisateur Yared Zelek qui avait remporté le grand prix Ousmane Sembène. Le prix spécial du Jury avait été attribué à Said Khalaf pour son film « A mile in my shoes« . Hicham Lasri avait reçu le prix de la meilleure réalisation pour « Starve your dog« , tandis que les acteurs marocains Amine Ennaji et Said Elalami avaient quant à eux remporté respectivement les prix Mohamed Bastaoui du 1er rôle masculin et le prix du 2nd rôle masculin pour le film « A mile in my shoes« .

Voici le menu éclectique qui attend les cinéphiles à Khouribga cette année:

Children of the Mountain, de Priscilla Anany (Ghana)

Essuman, mère célibataire, donne naissance à un enfant et est contrainte de s’enfuir car elle est accusée d’avoir causé l’infirmité de cet enfant. Déterminée à trouver un remède pour son fils, Essuman entame un long périple entre hôpitaux, herboristes, hommes d’église et autres spiritualistes. Péchant par naïveté, elle doit souvent prendre des décisions difficiles.

Félicité, d’Alain Gomis (Sénégal)

Félicité chante le soir dans un bar de Kinshasa en République démocratique du Congo. C’est une femme forte, indépendante et libre. Le jour où Samo, son fils de 14 ans, est victime d’un accident de moto, sa vie bascule. Commence alors une course contre la montre pour réunir la somme d’argent nécessaire pour que l’enfant soit opéré et sauvé. Entre arnaques et désapprobation familiale, la quête de Félicité s’annonce assez complexe.

Frontières, d’Apolline Traoré (Burkina Faso)

C’est l’histoire d’un périple aussi tragique que comique; celui de quatre commerçantes sans crainte qui traversent le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, le Bénin et le Nigéria. Leur voyage est ponctué de péripéties. Leurs aventures d’une frontière à l’autre montrent comment les femmes sont des proies faciles pour tous prédateurs, de vol, d’extorsion, de viol et même de meurtre.

Good luck Algeria, de Farid Bentoumi (Algérie)

Sam et Stéphane se connaissent depuis l’enfance et ont réussi ensemble à monter une entreprise à succès de ski haut de gamme. Alors que leur affaire est menacée, ils prennent une décision folle: qualifier Sam pour les Jeux olympiques pour représenter l’Algérie, le pays de son père. Sam est loin d’être un athlète, mais son projet a le mérite de le pousser à renouer avec une partie de ses racines.

Hedi, un vent de liberté, de Mohamed Ben Attia (Tunisie)

Hedi est un jeune homme sage et réservé. Il est commercial et passionné de dessin. Mal-aimé des siens, il est contraint à accepter un mariage arrangé. Mais juste avant, il rencontre Rym, une femme indépendante qui lui fera tourner la tête. Pour la première fois, il veut prendre sa vie en main. Rym le pousse à réaliser ses rêves, mais la date du mariage approche et Hedi va bien devoir lui dire la vérité.

Kalushi, de Mandela Walter (Afrique du Sud)

Ce biopic est basé sur la vie du jeune activiste sud-africain Solomun « Kalushi » Mahlangu. Oublié par l’histoire, Kalushi était devenu la voix de la jeunesse que personne n’écoutait et utilisait son arrestation et son procès pour parler pour les masses qui étaient réduites au silence. C’est un voyage extraordinaire dans la vie d’un jeune homme condamné à mort à l’âge de 23 ans.

Solim, de Steven Af (Togo)

Solim termine ses études à l’université de Lomé, capitale togolaise, et retourne à Kaveta, sa ville natale. Durant son voyage il rencontre Sika et tombe éperdument amoureux d’elle. À Kaveta, Solim participe à la revue chrétienne de l’église catholique et y publie une histoire. Ce qu’il pensait être une fiction est en fait un véritable drame où il est impliqué malgré lui. Solim et Sika s’enfuient et cette dernière apprend qu’elle est enceinte du père spirituel de Solim, le père Benoit. De l’amour au drame, la vie de Solim sera à jamais chamboulée.

L’orage africain, un continent sous influence, de Sylvestre Amoussou (Benin)

Évocation de la sortie du franc CFA, collaboration avec la Russie ou la Chine au détriment des Occidentaux, critique des grandes organisations internationales (FMI, Banque mondiale…), indépendance économique et fierté d’être africain sont les thématiques phares de ce film. On y voit un chef d’État africain qui décide de nationaliser les entreprises occidentales. Une décision lourde de conséquences pour son pays.

Le train de sel et de sucre, de Licinio Azevedo (Mozambique)

C’est dans un Mozambique ravagé par la guerre civile, en 1989, que deux amies, Mariamu et Rosa, voyagent dans le train qui relie Nampula à Malawi. Ce train est le seul espoir des plus téméraires d’échanger quelques sacs de sel contre du sucre, au péril de leur vie. Mariamu, passagère régulière, et Rosa, infirmière, croisent le chemin de Taiar, militaire, et Salomão, un autre soldat avec qui il ne s’entend pas. Guerre, amour, rires et balles perdues, rythment la marche de ce train décidément pas comme les autres.

Wùlu, de Daouda Coulibaly (Mali)

Portrait d’un jeune homme qui bascule dans le trafic de drogue pour survivre dans un pays violent et corrompu, Wùlu retrace l’histoire de Ladji, 20 ans. Apprenti chauffeur de bus à Bamako, c’est un employé modèle, intelligent et discret. Il espère une promotion et lorsqu’on la lui refuse, il décide de contacter Driss, trafiquant de drogues, qui lui doit une faveur. Ladji plonge alors dans l’univers du trafic de cocaïne et commence ses livraisons à la frontière du Mali.

 

 

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer