Bank Al Maghrib: les prix des hydrocarbures devaient être plus bas en 2016

La Banque centrale explique que les prix des hydrocarbures ont certes baissé au cours de l’année 2016, mais la baisse aurait dû être plus importante au regard de la tendance des cours internationaux.

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Pompe à essence
Crédit : DR

L’institution dirigée par Abdelatif Jouahri constate à son tour que les prix à la pompe pratiqués par les différents opérateurs en 2016 auraient dû être plus bas si on les rapporte à l’évolution des cours internationaux. En effet, dans le rapport annuel de Bank Al Maghrib présenté au roi à la veille de la Fête du trône, Abdellatif Jouahri a consacré une partie à l’analyse de l’impact de la libéralisation des prix des carburants sur l’inflation.

La conclusion de la banque centrale concorde avec l’enquête réalisée par Telquel en mai dernier, qui prouvait – chiffres à l’appui – que les opérateurs répercutaient systématiquement les hausses des cours internationaux sur les prix à la pompe alors que les baisses ne l’étaient qu’en partie.

Les experts de Bank Al Maghrib se sont basés sur l’indice des prix des carburants et lubrifiants publié par le Haut-commissariat au plan (HCP), « le seul indicateur de référence pour l’appréciation de l’évolution des prix de ces produits en l’absence de données officielles sur les prix à la pompe pratiqués par les différents opérateurs« , relève le rapport de l’institution.

-10,5% plutôt que -1,7%

La banque centrale explique que cet indice a connu un léger recul de 1,7 % après un reflux de 16,1 % en 2015. « Cette évolution, dans le même sens que celle des cours internationaux, ne renseigne pas toutefois à elle seule sur l’impact de la libéralisation des prix« , concluent les économistes de la banque centrale.

En prenant en compte les évolutions des cours internationaux des produits pétroliers de référence et du taux de change, « le recul de l’indice des prix des carburants et lubrifiants aurait été de 10,5 % » au lieu d’un petit 1,7 %, estime Bank Al Maghrib. Un gap énorme qui a des incidences sur le taux d’inflation qui revient à la banque centrale de gérer et maitriser.

Si la baisse avait été totalement répercutée, « l’inflation aurait été de 1,4 % au lieu de 1,6 % observé, soit un impact à la hausse de 0,2 point de pourcentage en moyenne sur l’année », explique encore la banque centrale.

Cette dernière nuance ses propos en affirmant que « les données de décembre 2016 montrent que cet impact s’est estompé, laissant indiquer que l’écart initial entre les prix pratiqués et ceux qui auraient prévalu dans le cadre de l’indexation totale ne se creuse plus, mais persiste« .

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