Notre photoreporter raconte son agression lors de la manifestation du 20 juillet à Al Hoceima

Yassine Toumi, le photoreporter de Telquel, a été pris pour cible par certains manifestants, jeudi 20 juillet à Al Hoceima. Témoignage.

Par

Yassine Toumi

« Je me dirigeais avec les manifestants vers le quartier Afazar parce que j’ai été informé des émeutes qui s’y déroulaient. Arrivé sur place, je me suis placé du côté des manifestants. J’ai alors été pris à partie par un groupe d’environ 15 personnes m’accusant de travailler avec le Makhzen.

Les agresseurs m’ont roué de coups et ont tenté de m’arracher mon matériel. J’étais donc obligé de me défendre. L’un d’eux a réussi à m’enlever mon appareil photo et à prendre la fuite. Après une course-poursuite, je l’ai rattrapé et j’ai récupéré mon appareil, mais j’ai immédiatement été sommé de décliner mon identité et de montrer ma carte de presse.

Quelques minutes plus tard, je suis encerclé par un autre groupe de manifestants qui me demande d’effacer les photos que j’ai prises. Je propose alors de leur montrer les clichés. Ils me frappent et essaient à nouveau de m’arracher mon matériel. J’ai même été mordu au doigt. Un des hommes respectés du quartier m’a alors accueilli chez lui, et promis que mon matériel me serait restitué, ce qui fut le cas quelques minutes plus tard.

Lorsque je suis retourné dans la rue vers 21 heures, l’endroit ressemblait à un décor de film de guerre. Je regardais un triporteur en feu à travers la fumée des bombes lacrymogènes. J’aurais aimé prendre cette scène en photo, mais on m’a ordonné de faire profil bas et de quitter le secteur pour ne pas avoir de problèmes ».

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