Pour Amine Sbihi, la cession du théâtre Cervantes est une question de temps

La cession au Maroc du théâtre Cervantes par le gouvernement espagnol est en suspens. Un média espagnol évoque des divergences liées à la gestion de l'édifice. Le ministre de la Culture rassure.

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Théâtre Cervantès Crédit: DR

Plus d’un an après avoir annoncé de la cession du mythique théâtre Cervantes de Tanger au profit du Maroc, le gouvernement espagnol ferait-il marche arrière? En réponse à une question d’un député du Parti socialiste ouvrier espagnol à ce sujet, le gouvernement ibérique explique que l’édifice dont il est propriétaire depuis 1928 « n’a pas été cédé au Maroc« . C’est ce que rapporte le site Periodistas le 23 mars. « Les discussions à ce sujet sont toujours en cours et la propriété espagnole dans la ville du détroit n’a pas été cédée« , relève le média espagnol.

Pour sa part Mohamed Amine Sbihi, ministre de la Culture, estime que le Maroc va reprendre possession de son bien, et que ce n’est qu’une question de temps. « Ca prendra le temps que ça prendra, car la procédure est toujours en cours. Nous attendons la validation de la cession par le parlement espagnol« .

Le quotidien ibérique El Mundo annonçait en décembre 2015 que le théâtre Cervantes serait cédé gratuitement au Maroc afin que ce dernier le restaure et le gère. La procédure avait été lancée et le ministère de la Culture avait d’ores et déjà entamé les premières études sur le projet. « Nous sommes engagés avec l’État espagnol à travers une convention. Maintenant, le processus de passation dépend de l’Espagne« , nous explique Lotfi Lamrini, secrétaire général du ministère de la Culture.

Après l’annonce de la cession, Periodistas avance qu’un projet de protocole a été communiqué au Maroc en janvier 2016, le royaume y a répondu en juillet 2016 en apportant une série d’amendements au texte. La partie espagnole a alors envoyé une contre-proposition restée depuis sans réponse de la part du Maroc selon la même source.

La raison du blocage? Le média avance des problématiques en suspens liées à la programmation et la gestion du lieu. L’Espagne espère que la programmation de l’édifice restauré -par le Maroc- intègre des activités liées à la culture espagnole « en vertu de l’accord de coopération culturelle signé par les deux pays en 1985 activités » explique Periodistas.

Le rôle d’une commission mixte maroco-espagnol fait aussi débat. Le Maroc propose que la commission mixte opère au cours des travaux de restauration. De son côté, l’Espagne voudrait que le mandat de cette instance débute une fois la restauration achevée. Le ministre marocain de la Culture balaie ces divergences. Pour lui, « il n’y a pas de désaccord sur la cession du théâtre. Nous acceptons que la partie espagnole soit dans le conseil d’administration qui sera en charge de la gestion de théâtre. Ce projet devrait exprimer la diversité culturelle dans son ensemble et notre ouverture sur le monde sans qu’il y ait exclusivité ni du côté marocain ni d’ailleurs« . La balle donc est dans le camp espagnol.

Inauguré en 1913 à Tanger, l’édifice de 1.400 places était pendant longtemps le plus grand théâtre d’Afrique. Mal entretenu, il est fermé en 1974. Malgré la mobilisation de la société civile, le théâtre Cervantes est resté fermé à cause des coûts colossaux de sa restauration (entre 21 et 31 millions de dirhams selon Periodistas), mais aussi de sa gestion.

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