Le conflit israélo-palestinien se joue en prolongations à la Fifa

"La balle est dans le camp israélien", a estimé jeudi le président de la Fédération palestinienne de football au lendemain d'une réunion du comité de surveillance de la Fifa visant à régler le différend lié aux clubs israéliens évoluant en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël.

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Jibril Al Rajoub, President of Palestinian Football Association, shakes hands with Israel Football Association president Ofer Eini (R) at the 65th FIFA Congress in Zurich, Switzerland, May 29, 2015. REUTERS/Ruben Sprich TPX IMAGES OF THE DAY

« Je ne m’attends pas à un quelconque accord » lors du prochain Congrès de la Fifa à Bahrein, a déclaré à l’AFP Jibril Rajoub, président de la fédération palestinienne de football. « La question est de savoir si les Israéliens vont respecter » le droit international ou « s’ils veulent continuer à nous brutaliser. La balle est dans leur camp« , a-t-il ajouté.

« Il y a une claire perception de la violation à la fois des droits de l’Homme, de la résolution de l’ONU et des statuts de la Fifa« , a encore estimé le responsable palestinien. « J’attends avec impatience et j’espère que les Israéliens vont comprendre que le temps est venu pour eux de corriger ces violations et de respecter le droit international« , a-t-il déclaré.

Le comité de surveillance de la Fifa consacré à Israël et la Palestine s’est réuni le 22 mars à Zurich sous la présidence du Sud-Africain Tokyo Sexwale, en présence du président de la Fédération israélienne de football (IFA), Ofer Eini, et de Jibril Rajoub.

Sexwale a présenté « un projet de rapport final contenant des recommandations spécifiques« , a indiqué la Fifa expliquant que les parties en présence lui soumettront leurs amendements avant la présentation de son rapport final lors du Congrès de la Fifa en mai prochain à Bahreïn.

Selon une source proche des discussions, le responsable sud-africain a présenté trois options: décider d’un statu quo, « avec les risques légaux qui en découlent« ; accorder un délai de six mois à la fédération israélienne « pour rectifier la situation des six clubs en cause« ; ou demander de « nouvelles négociations entre les deux parties« .

La Fédération palestinienne presse la Fifa de mettre fin aux matches de clubs israéliens dans des colonies de Cisjordanie occupée, en la mettant en garde contre le risque de se rendre coupable de violations du droit international.

La communauté internationale considère comme illégale la colonisation, c’est-à-dire l’implantation par Israël de communautés civiles sur des territoires occupés comme la Cisjordanie.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné en décembre, pour la première fois depuis 1979, la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés par l’État hébreu. Israël a qualifié cette résolution de « honteuse« . Selon l’ONG américaine Human Rights Watch (HRW), cette résolution accroît les pressions sur la Fifa qui a déjà reporté à plusieurs reprises une décision sur ce différend.

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