Festival du film de Tanger : cinq courts-métrages qui valent le détour

Les courts-métrages présentés au Festival du film de Tanger ont apporté un vent de fraîcheur au cinéma marocain. La preuve par cinq oeuvres de cinq réalisateurs prometteurs.

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© Mohamed El Amine El Mouetassim Billah

Si la sélection des long-métrages de cette 18e édition du festival du film de Tanger a déçu, celle des court-métrages a eu le mérite de sortir des sentiers battus.

« Jour de pluie » de Imad Badi

Dans une modeste maison bétonnée et non finie, un veil homme et sa fille font face à une fuite d’eau qui mobilise leurs voisins. Une pluie torrentielle n’arrange pas les choses. Le film fait la part belle aux longs moments de silence et de contemplation où le modeste marchand de charbon se fige comme une statut . L’intrigue, simple, est bien servie par les images en hors champs. « Jour de pluie » du jeune réalisateur Imad Badi âgé de 29 ans fait suite à son premier court-métrage « jour d’été » réalisé en 2015.

© Imad Badi
© Imad Badi

« Bêlons » de El Mehdi Azzam

« Goulou be3 » est un hymne à l’absurde. Le film retrace la quotidien désespéré mais plein de vie de Kamal qui se fait virer de chez son colérique oncle policier. Le jeune Marrakchi se trouve contraint de passer quelques jours dans le taudis où vit son père, un personnage burlesque et alcoolique. A la veille d’Aid El Adha, Kamal, qui joue la mascotte pour une compagnie de crédit à la consommation dans un super marché, se retrouve dans un sale pétrin à cause d’une bouteille de vin. El Mehdi Azzam, 33 ans, signe ici un troisième court-métrage bien ficelé et prometteur.

© El Mehdi Azzam
© El Mehdi Azzam

« Comme un 14 février » de Wadii Charrad

14 février, jour de la Saint-Valentin. Lina sort tardivement de son travail, un poste administratif rasoir. Elle rate son tram et décide de monter avec un inconnu (qui n’en sera pas un au bout du compte…). Avec une lumière soignée et un plan séquence en voiture à la Abbas Kiarostami, notre ancien collègue à Telquel, Wadii Charrad (35 ans) signe un deuxième  court métrage tout en ellipses.

© Wadii Charrad
© Wadii Charrad

 « Tkitat A’soulima » de Ayoub Layoussifi

La grande tragédie de Hassan, 11 ans, est de rater la dernière projection de Spiderman 3 au cinéma Marhaba -condamné à fermer- à Azemmour. La mère excédée pas les 400 coups de son fils, refuse de lui donner les 20 dirhams nécessaires pour l’achat d’un ticket. Le jeune chenapan décide de mener un combat de boxe, perdu d’avance, pour pouvoir payer sa place. Malgré cet échec, Hassan n’en démord pas… Le film est attendrissant, même s’il amène de manière téléphonée la tentative de dénoncer les fermetures constantes des salles obscures.

© Ayoub Layoussifi
© Ayoub Layoussifi

« Le goût du saint-pierre » de Mohamed El Amine El Mouetassim Billah

Mina, une jeune caissière lisse et sans ambitions rencontre un jeune homme, tout aussi lisse en plus d’être condescendant et vil. Ils se marient. Elle tombe enceinte. La vie ennuyeuse et ultra-monotone du duo défile jusqu’au jour où le couple est compromis. Bien que les deux acteurs soient sans reliefs (ce que le réalisateur revendique), le film esquisse une ébauche des rapports amoureux stériles.

© Mohamed El Amine El Mouetassim Billah
© Mohamed El Amine El Mouetassim Billah

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