Antidumping sur l'acier: La Turquie et le Maroc devant les experts de l'OMC

La Turquie a refusé la proposition marocaine de solution à l'amiable à propos du différend qui les oppose sur le marché de l'acier. Elle a entamé une procédure de règlement des différends au sein de l'OMC.

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Crédit : Yassine Toumi

La Turquie s’attaque aux mesures antidumpings mises en place par le Maroc sur les produits en acier laminés à chaud. La demande de consultation formulée, en octobre 2016, par Ankara auprès de l’Organisation mondiale commerce (OMC) contre ces mesures a pris des airs de différend.

Le 12 janvier dernier, une délégation turque a demandé à l’OMC, la mise en place d’un groupe spécial auprès de l’Organe de règlement des différends de l’organisation onusienne. Ce groupe, composé d’experts sélectionnés, constitue une sorte de tribunal chargé de rendre des décisions juridictionnelles pour régler les différends entre membres de l’OMC. Pour justifier sa demande, Ankara a affirmé que « les consultations tenues avec le Maroc en novembre n’ont pas permis de régler le différend » selon des documents publiés par l’OMC.

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Discussions non concluantes

« Nous avons essayé de discuter, mais des négociations supposent que chacune des parties prend en considération les arguments de l’autre. Ce n’était pas leur cas », explique à Telquel.ma Mohammed Benayad, secrétaire général du Ministère chargé du Commerce extérieur. « La Turquie était venue pour nous dicter sa position », déplore notre interlocuteur.

Lors des discussions entre les deux parties, le Maroc a suggéré à la Turquie de formuler, auprès de Rabat, une demande de réexamen de ces mesures, mises en place par le ministère marocain du Commerce extérieur pour protéger l’entreprise Maghreb Steel. Une proposition refusée par la partie turque qui a réclamé la suppression totale et immédiate des mesures antidumping. « Ils ( les Turcs, ndlr) savent que les nouveaux résultats vont nous conforter dans notre position » estime Mohammed Benayad.

Place à l’ORD

Après avoir vu leur demande rejetée par le Maroc, les responsables turcs se sont donc dirigés vers l’ORD qui a procédé à la mise en place d’un groupe spécial le 20 février. Le 1er mars, une réunion s’est tenue au siège de l’OMC afin que chacune des parties puisse informer l’Organe de règlement des différends de ses critères pour la désignation des experts. La procédure devrait donc suivre son cours au sein de l’ORD. Mais, « cela n’exclut pas la poursuite des négociations bilatérales. Malgré l’enclenchement de cette procédure, la partie plaignante peut retirer sa plainte à tout moment », nous explique le secrétaire général du ministère du Commerce extérieur.

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