Enquête: des substances toxiques dans les couches-culottes

Des substances « à la toxicité suspectée ou avérée » ont été retrouvées en faible quantité dans la majorité des couches-culottes, testées par le magazine 60 Millions de consommateurs.

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L’industrie des couches-culottes en ligne de mire. Dans la dernière édition du magazine français 60 Millions de consommateurs, une étude alarmante affirme que des substances « à la toxicité suspectée ou avérée » ont été retrouvées en faible quantité dans la majorité des couches-culottes.

Des composés organiques volatils (COV) irritants et neurotoxiques, comme le toluène ou le styrène, sont présents dans neuf des produits testés. Les teneurs sont inférieures aux seuils réglementaires, mais « il n’y a pas aujourd’hui d’évaluation du risque pour le cas de couches appliquées directement sur la peau, toute la journée », insiste Victoire N’Sondé, autrice de l’enquête.

Le magazine donne un modèle des couches, Carrefour, pourtant estampillées « Eco Planet », comme recelant en plus des traces de glyphosate, un herbicide irritant et cancérigène probable, et d’hydrocarbures toxiques, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), selon le magazine.

Les « Baby Dry » de Pampers (marque du groupe Procter & Gamble) contiennent, elles, des traces de deux autres pesticides classés cancérigènes possibles, ainsi que de dioxines et furannes, soupçonnés de perturber le système hormonal, affirme le magazine. Seules deux références ne comportaient aucune des substances recherchées : celles de la marque de distributeur E.Leclerc et les couches « Love & Green ».

Le mensuel 60 Millions de consommateurs reconnaît que ces substances sont présentes « à l’état de résidus » et « en dessous des seuils fixés par la réglementation », quand de tels seuils existent. Mais, avance la publication, les nourrissons étant « particulièrement sensibles aux substances toxiques (…), le principe de précaution doit prévaloir ».

« Tout résidu soupçonné de risques toxiques doit être écarté des couches pour bébé », recommande la publication, qui estime que cette population est déjà exposée à ce type de substances à travers les jouets ou l’alimentation. « Les bons résultats de deux marques de notre échantillonnage montrent que cet objectif est atteignable », assure le titre.

Si les entreprises assurent que les produits de consommation qu’elles importent, vendent ou annoncent respectent toutes les exigences de la loi sur les produits dangereux et de ses règlements et qu’elles répondent aux exigences canadiennes en matière de santé et de sécurité, le magazine regrette que la réglementation n’oblige pas à afficher la composition des couches, contrairement aux cosmétiques et aux produits de toilette. Les entreprises, en revanche, assurent que des évaluations intensives de la sécurité, des essais cliniques et des tests des consommateurs avant, pendant et après le lancement montrent que « leurs produits sont sûrs et ne causent pas de problèmes de peau ».

Des groupes éco-conscients ou des fournisseurs de couches organiques ont déploré le fait que l’absence de détails sur les produits utilisées par les fabricants pour produire les couches. Ces dernières peuvent contenir des dioxines cancérogènes lorsque le papier utilisé pour les fabriquer est blanchi. Elle peuvent également contenir du polyuréthane, des adhésifs, des encres, des lotions qui comprennent souvent de la vaseline ou contiennent de l’huile d’amande ou du jojoba, qui peuvent provoquer des réactions cutanées chez les enfants allergiques.

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