France: cafouillage dans le décompte des voix après les primaires à gauche

Les résultats affichés sur le site des élections primaires citoyennes françaises ne sont pas corrects. Alors que 350 000 bulletins ont été comptabilisés dans la nuit de dimanche à lundi, les pourcentages des candidats n'ont pas bougé. Une étrangeté comptable révélée par le quotidien Libération.

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Les résultats de la primaire ne sont toujours pas définitifs. Crédit AFP.

Le 22 janvier, le nombre d’électeurs était estimé à 1,48 million sur 87,68 % des bureaux de vote peu avant minuit, sur le site des primaires citoyennes socialistes. Le lendemain matin, à 10 heures, on comptait 1,6 million de votants pour plus de 95% des bureaux à travers la France. Malgré ce changement, les pourcentages attribués à chaque candidat n’ont pas bougé d’un iota. Un « bug » révélé par le quotidien français Libération. « Sauf à imaginer une homogénéité parfaite du vote socialiste dans tous les bureaux de vote, la coïncidence est pour le moins troublante« , indique le journal.

« Les 350 000 bulletins dépouillés dans la nuit ne sont donc pas pris en compte dans les résultats finaux« , affirme le quotidien français. Ils auraient été répartis entre les candidats en fonction des pourcentages de la veille: chacun des candidats aurait gagné 28% par rapport aux résultats de la veille détaille Le Monde.

« Ce qui ne rend guère justice aux votants qui se sont déplacés la veille, et qui fausse tout simplement les résultats finaux de la primaire: 20% des bulletins n’ont alors pas été pris en compte« , conclut Libération.

Selon Christophe Borgel, président du comité d’organisation de la primaire, la haute autorité aurait communiqué une répartition provisoire des voix par candidat à minuit. En actualisant seulement le chiffre de participation globale le lendemain matin, des voix auraient été ajoutées automatiquement en même proportion aux candidats. Le Monde évoque une autre hypothèse: celle d’un « ajout artificiel pour gonfler la participation« . Une version démentie par Christophe Borgel.

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« Il y a eu bug sur bug. Je ne sais pas si c’est la société prestataire (qui gère les remontées des bureaux) ou le service informatique en interne qui est responsable, et je ne vais pas jeter la pierre à des gens qui travaillent comme des fous sur cette énorme machine qu’est la primaire », explique à Libération Christophe Borgel.

Ces 350 000 voix supplémentaires pourraient alors changer les rapports de force entre les deux hommes politiques en tête du scrutin, Benoît Hamon avec 36% des voix et l’ancien premier ministre Manuel Valls avec 31%.

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