Dégroupage: Inwi réclame une "ouverture effective du marché"

Après les explications de sa présidente directrice générale, Inwi revient sur les circonstances de la mise en demeure adressée à son concurrent Maroc Telecom et la saisine de l’ANRT.

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siège de Inwi
Crédit : DR

La mise en demeure de Maroc Telecom par Inwi, suivie de la saisine de l’ANRT pour dénoncer les agissements de l’opérateur historique en matière de dégroupage a surpris tout le monde. Le 3e opérateur du royaume révèle que le processus a été lancé il y a déjà 3 ans. « Notre première saisine date de 2013 et elle avait donné lieu à une conciliation sur une partie du sujet. Depuis cette période, les échanges ont été incessants sous l’égide de l’ANRT. Aujourd’hui, nous ne pouvons que constater que l’opérateur historique détient toujours 99,9% du marché. Par conséquent, il est urgent d’agir« , souligne une source chez Inwi contactée par Telquel.ma. Il faut savoir, par ailleurs, que depuis sa création, l’ANRT a traité une trentaine d’affaire de cet acabit dont la première a été résolue en mars 2000.

Le régulateur doit passer à l’acte

Concrètement, à travers la saisine de l’autorité de régulation « Inwi demande à l’ANRT de constater les pratiques discriminatoires et anticoncurrentielles« dont l’opérateur se dit victime. La compagnie entend également appelle aussi suprême des télécoms à « trouver les moyens opérationnels et coercitifs nécessaires pour astreindre Maroc Telecom à cesser ces pratiques et à permettre une ouverture effective du marché« , poursuit notre source.

Pour rappel, dans le communiqué publié le 1er janvier dernier, Inwi avait affirmé que Maroc Telecom a mis en place un « arsenal de pratiques anticoncurrentielles« . Inwi, la filiale télécom de la SNI, précise que sa plainte concerne notamment « des délais plus longs pour le raccordement, des coûts plus élevés et une qualité de service moindre« .

Un secteur « sous-développé »

Dans une interview diffusée en début de semaine dans L’Economiste, Nadia Fassi Fehri, Présidente directrice générale d’Inwi expliquait que les griefs de sa compagnie allaient bien au-delà du simple litige avec l’opérateur historique, et qu’avec le blocage du dégroupage, « le secteur a perdu plusieurs années de concurrence et d’opportunités de développement de l’économie numérique ».

Lire aussi: Nadia Fassi Fehri: « Le retard du dégroupage a fait perdre au secteur plusieurs années de concurrence »

« Dans tous les pays du monde c’est l’ouverture à la concurrence qui a permis une pénétration forte de l’ADSL dans les foyers. Pour rappel, seul 20% des foyers marocains disposent d’une connexion ADSL alors que dans le même temps le mobile atteint un taux de pénétration de 130% au bénéfice des 3 opérateurs et de tous leurs clients« , souligne notre source.

Côté perspectives, Inwi attend que le marché s’ouvre de manière effective à la concurrence et que les marocains puissent avoir la possibilité de choisir librement leur fournisseurs fixe et ADSL. « Notre volonté est de démocratiser l’accès du haut débit ADSL à une frange beaucoup plus grande de la société marocaine et aux entreprises. D’ailleurs, nous souhaitons profiter de ce  haut débit pour renforcer notre position dans l’entrepreneuriat« , nous confie-t-on.

Maroc Telecom n’a pas pour l’heure commenté les sorties de son concurrent. L’opérateur historique s’est cependant toujours défendu d’un quelconque abus de position dominante, disant au contraire plaider pour « un dégroupage équitable« , comme l’avait expliqué son président de directoire, Abdeslam Ahizoune.

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