Bousaïd sur le libre-échange: «Ce que l’on perd en déficit, on le compense en attractivité»

Mohamed Bousaïd a défendu les accords de libre-échange signés entre le Maroc et les États-Unis. Malgré le déficit qui se creuse, ils devraient être bénéfiques au Maroc sur le long-terme, a-t-il estimé.

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Mohamed Boussaid. Crédit : Tniouni

En douze ans, les accords de libre-échange (ALE) signés entre le Maroc et les États-Unis ont plus profité aux Américains qu’aux Marocains. Ce constat a été reconnu par le ministre de l’Économie et des finances, Mohamed Bousaïd, que Telquel.ma a pu rencontrer en marge des Atlantic dialogues, qui se tiennent à Marrakech jusqu’au 16 décembre.

Depuis leur entrée en vigueur, les ALE ont aggravé le déficit commercial. A la date de fin 2015, selon les chiffres fournis par le département de Bousaïd, le déficit commercial s’est creusé, passant de 3,6 milliards de dirhams en 2005 à 16 milliards de dirhams en 2015.  Le volume global des échanges entre le Maroc et les États-Unis représente 31,4 milliards de dirhams, soit 5,3 % du total des échanges du Maroc avec l’étranger. Les États-Unis sont ainsi devenus  le 4e fournisseur et le 5e client du Maroc.

Le ministre de l’Économie n’est pas pour autant pessimiste, et défend au contraire les ALE, que le Maroc a signés avec cinquante-cinq pays dans le monde, ciblant ainsi un marché d’un milliard de consommateurs.  Pour le ministre de l’Économie et des finances, « ce que l’on perd en déficit, on le compense en attractivité », appelant à « examiner sur la longue durée l’apport de ces accords ». « Les investissements américains ont plus que triplé durant cette période », a-t-il noté, estimant que les entreprises installées au Maroc finiront par mettre à profit ces accords pour cibler un marché à fort potentiel.

Selon Bousaïd, les grandes puissances voient le Maroc comme « une plate-forme de production», surtout quand elles lorgnent l’Afrique. Aussi, de nouveaux secteurs exportateurs émergent. « Nos exportations ne sont plus les engrais, les phosphates, le textile. Aujourd’hui, il y a les agrumes, l’huile d’olive qui progresse de manière substantielle, les produits de la pêche, etc. » Pour le ministre, le Maroc va profiter de ces accords. Et de conclure : « Les entreprises doivent tout simplement oser ».

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