L’écologisme décomplexé de Moulay Hafid Elalamy pour l’industrie

Le ministre de l’Industrie propose la création d’un « écosystème vert » pour améliorer le profit des industriels en les accompagnant vers l’utilisation d’énergies propres.

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Moulay Hafid Elalamy dans son bureau du ministère de l'Industrie. Crédit: Yassine Toumi/TELQUEL

En marge de la COP22, le ministre de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy réunissait les opérateurs industriels dans un hôtel marrakchi, le 11 novembre. Objet de la rencontre : mettre en lumière le volet écologique du plan d’accélération industrielle 2014-2020 (PAI). Cet aspect n’est effectivement pas flagrant, et le ministre le reconnaît volontiers. « Faire le lien entre l’industrie et l’environnement, ça peut paraître incongru » déclare-t-il dans son discours d’ouverture, rappelant que l’industrie est le troisième consommateur d’énergie au monde. « Mon homologue de l’Environnement me pointait d’ailleurs du doigt en début de mandat, mais on a fini par s’apprivoiser », a-t-il poursuit. Car Moulay Hafid Elalamy croit à « l’alignement des astres » pour faire converger les intérêts. « Pas d’intérêt, pas d’action » claironne-t-il. Cette méthode qu’il a appliquée pour la création de 43 écosystèmes industriels, il entend l’appliquer pour « inciter les opérateurs à se tourner vers une croissance verte » en optant pour des énergies renouvelables et en accompagnant l’innovation.

« Dans une vie antérieure, il y a 8-9 ans, je m’étais intéressé aux énergies renouvelables. Les prix étaient  cinq fois plus cher » raconte-t-il. « Depuis, cette courbe s’est inversée. À tel point que Renault Tanger, qui est une industrie zéro carbone, est également d’après Carlos Ghosn, l’une des plus compétitives du groupe. Nous allons en plus, au Maroc, dans un pays africain, produire le kilowattheure le moins cher au monde » détaille-t-il. Pour celui qui revendique vouloir « des opérateurs riches et responsables », voilà déjà une première bonne raison de se tourner vers les énergies vertes. Pour aligner les intérêts de l’État — « créer de l’emploi et améliorer sa balance commerciale » — avec ceux des opérateurs — « améliorer son profit » —, le ministre sortant de l’Industrie propose que le fonds industriel appuie les opérationnels qui feront le choix des énergies propres ainsi que d’appuyer la « green tech », l’innovation dans le domaine de l’environnement. Il propose enfin de « créer un écosystème vert, connecté avec les autres, pour accompagner l’ensemble des industries vers des énergies propres. Les chercheurs et les innovateurs, eux, développeront des solutions. »

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