Portrait. Soufiane Boufal, l'excellence footballistique et « r'dat l'walidine »

AFP

Doté d’un énorme talent, Soufiane Boufal vient de signer pour Southampton, rejoignant ainsi la Premier League anglaise. Zoom sur la nouvelle pépite du football national.

Soufiane Boufal a été transféré de Lille à Southampton pour 18 millions d’euros. Les Marocains auront désormais l’occasion de suivre les prestations de la star des Lions de l’Atlas en Premier League anglaise. Ce changement de club permettra à Boufal de se démarquer dans une compétition médiatisée où évoluent des clubs géants de l’Europe tel que Chelsea, Manchester United ou Liverpool.

« Boufal a connu en une année et demi un énorme succès avec Lille, devenant l’un des jeunes les plus hautement cotées en France après avoir quitté Angers en janvier 2015. Il a montré ses qualités indéniables en France au cours des dernières saisons, et nous sommes extrêmement confiants qu’il va réussir à s’adapter à la vie dans la Premier League.» peut-on lire sur le site officiel de son nouveau club.

Avant de partir, Soufiane a gardé une belle impression auprès des fans lillois. Il a été d’ailleurs été élu meilleur joueur africain du Championnat de France (Ligue 1) pour la saison écoulée, prix attribué par RFI et France 24 récompensant une saison accomplie pour le joueur, auteur de 11 réalisations et 5 passes décisives en 29 matchs.

Boufal était proche des Blaugrana

En juin, le site sport.es, rapportait que le Barça était intéressé par Soufiane Boufal et que le représentant du milieu de terrain marocain aurait même rencontré le directeur technique du FC Barcelone, Robert Fernández Bonillo, pour négocier les modalités du transfert, dont le montant était estimé à 15 millions d’euros. Les discussions semblaient être sur la bonne voie, mais le rêve de rejoindre Messi, Neymar ou encore Suarez, ne s’est finalement pas réalisé pour Boufal.

Il doit beaucoup à Lille

Il faut dire que les dirigeants Lillois se sont aventurés en recrutant Soufiane Boufal, en janvier 2015. Lille a dépensé 4 millions d’euros à Angers pour l’enrôler. Soufiane n’avait que 21 ans, une saison et demi en Ligue 2 française dans les godasses, et des statistiques qui n’affolent pas vraiment les compteurs. Pourtant, le milieu de terrain lillois fera vite ses preuves, en cinq mois il fera comprendre aux dirigeants du club qu’ils avaient raison de croire en son talent : joueur technique, frais, véloce et percutant. Soufiane est, depuis, une star incontournable en Ligue 1.

À 14 ans, il ne pesait que 33 kg

Pourtant, en termes de physique, rien ne le prédestinait à une si brillante carrière. « J’ai eu des problèmes de croissance mais ça ne m’a pas empêché de devenir professionnel. Je n’allais pas abandonner pour quelques centimètres en moins que les autres », se rappelle-t-il dans un entretien avec la voix du nord. Selon Anthony Martin, l’éducateur physique de Soufiane, ce dernier ne pesait que 33 kg et mesurait 1,46 m à l’âge de 14 ans.

Malgré sa consistance fragile, les capacités techniques de Boufal lui donnaient naturellement avantage sur ses coéquipiers. Et sa persévérance donnera ses fruits. Le natif de Paris devient, à 20 ans, un joueur indispensable des Noirs et Blancs de Angers. Et ce n’est pas pour rien qu’il attire les convoitises du club lillois.

La maman d’abord

Soufiane Boufal conserve un rapport spécial avec sa maman. « Ma mère, c’est ma base, c’est mon poumon. Je lui ai demandé de me suivre quand j’ai signé au LOSC. J’ai besoin d’elle pour réussir. Ses conseils me sont très précieux. Elle regarde mes matchs à la maison. Vous savez, je suis très famille, et j’ai besoin de ça pour avancer », raconte-il dans une interview accordée à la Voix du nord.

Il réitérera en des termes émouvants à France Football en novembre 2015 tout l’amour qu’il porte pour sa mère. « J’ai toujours vécu avec ma mère pas avec mon père, et les fins de mois étaient compliquées. Depuis tout petit, je voulais tout faire pour la rendre heureuse et l’enlever à son travail de femme de ménage. Le jour où j’ai signé à Lille, elle a immédiatement arrêté son travail. Un jour, adolescent, je me suis réveillé à 5 ou 6 heures du matin et, par la fenêtre, j’ai vu ma mère partir dans le froid, avec son manteau. Elle allait faire les ménages (…) je me suis juré de tout faire pour l’enlever de son travail. Ça a été un électrochoc. Avec ma maman à la maison, je suis sage. C’est aussi pour cela que je l’ai amenée avec moi, pour essayer de ne pas dériver. Je me suis dit : “Ma mère, il faut que je l’amène à Lille pour rester concentré. Pour moi et pour elle. C’était naturel. »

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