Budget 2017: La note d’orientation de Benkirane en quatre points

La lettre d'orientation précédant l'élaboration du projet de loi de Finances 2017 a été publiée, le 9 août, par le ministère de l'Économie et des finances. Abdelilah Benkirane y livre les priorités du gouvernement dans l'élaboration du budget de l'année prochaine.

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Abdelilah Benkirane. Crédit : Tniouni

Dans sa lettre d’orientation adressée aux départements gouvernementaux et publiée le 9 août dans le cadre de l’élaboration du projet de loi de finances 2017, le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane affirme que l’objectif sur le plan macroéconomique est d’abaisser le déficit budgétaire à 3%. Selon lui, l’élaboration du projet de loi de finances 2017 doit se focaliser sur 4 priorités :

1- La transformation structurelle de l’économie nationale à travers le développement de l’industrialisation de l’exportation

Le Maroc devrait entamer un nouveau palier de développement économique en activant davantage son Plan d’accélération industriel (PAI), indique la note de l’Exécutif. Il s’agit, notamment, de promouvoir de nouvelles filières exportatrices telles que le textile et les industries de transformation liées à l’agriculture, la pêche, les médicaments et la mécanique, les phosphates et l’artisanat. Autres objectifs : le développement des systèmes industriels, le renforcement du taux d’intégration industrielle, et l’augmentation la valeur ajoutée localement générée.

Le Maroc devrait également, d’après la note d’Abdelilah Benkirane, profiter des accords de libre-échange conclus avec différents pays et organisations économiques, sans oublier le renfoncement des mécanismes de la diplomatie économique que le roi Mohammed VI a mis en place et qui est basée sur la diversification des partenariats économiques. Il s’agit, notamment, des partenariats conclus avec le CCG (Conseil de coopération du Golfe) et les pays subsahariens. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue le renforcement des partenariats stratégiques historiques avec la France, l’Espagne et l’Union européenne. Le royaume doit également jouer un rôle primordial en actant une ouverture sur de nouveaux espaces économiques, tels que la Russie, la Chine et l’Inde.

Sur tout un autre chapitre, le chef du gouvernement affirme que pour entamer un nouveau pilier de développement, le Maroc doit opérer une dynamisation des mécanismes de l’économie verte et le développement durable, et ce à travers les grands projets structurants déjà lancés en matière d’énergie solaire, éolienne et hydraulique. C’est pour cette raison d’ailleurs que le royaume doit réussir l’organisation de la 22e édition de la COP22, prévue en novembre.

2- Le renforcement de la compétitivité de l’économie nationale et la promotion de l’investissement privé

Selon la note du chef du gouvernement, le Maroc doit poursuivre sa démarche déjà lancée, axée sur l’amélioration de son classement au niveau des indices mondiaux de la compétitivité. Néanmoins, il faut améliorer le climat des affaires et activer les mécanismes encourageant l’investissement et les sociétés exportatrices. Le pays doit également, selon Benkirane, moderniser le secteur financier afin qu’il puisse suivre la dynamique d’investissement, et ce en diversifiant les outils et les marché financiers accessibles aux investisseurs. Dans ce sens, la Bourse de Casablanca et Casablanca Finance City doivent être davantage dynamisés.

Le chef du gouvernement estime également qu’il est primordial d’investir tous les outils juridiques, fiscaux et douaniers afin de garantir une compétition saine entre les acteurs économiques. Il faut également lutter contre la fraude et l’évasion fiscale, les déclarations douanières incomplètes et l’importation des produits issus de la contrefaçon, afin de protéger le tissu économique local.

3- La promotion du capital humain et la réduction des disparités socio-économiques

Le capital humain doit être valorisé et promu selon Abdelilah Benkirane, qui estime qu’il faut établir l’équilibre nécessaire entre le développement économique et la formation du citoyen, qui devrait être la pièce angulaire de toutes les politiques économiques, sociales et culturelles du pays. Parmi les priorités figurent, notamment, la réforme de l’éducation. La promotion du capital humain doit passer également par l’encouragement de la création culturelle, artistique et la valorisation du patrimoine nationale matériel et immatériel.

4- Le renforcement des mécanismes de la gouvernance institutionnelle

Il faut activer le nouveau concept du pouvoir, comme déjà annoncé par le roi Mohammed VI lors du dernier discours du Trône, et ce en appliquant les principes de la reddition des comptes et du renforcement des mécanismes du contrôle et de l’application de la loi. Parallèlement, la note du chef du gouvernement appelle au renfoncement des piliers de la gouvernance sécuritaire, en assurant à l’administration sécuritaire les ressources humaines et financiers nécessaires à l’exercice de ses fonctions.

À partir de l’année prochaine, le Maroc devrait adopter une nouvelle approche dans sa conception de l’investissement public, en se basant sur des critères universels dans le choix de ces projets, mais aussi ceux liés à la réalisation et l’évaluation de leur impact. C’est dans ce but d’ailleurs qu’a commencé la préparation d’une plate-forme intégrée dédiée aux projets d’investissement, et qui centralise les sources de financement, le nombre d’années de développement, la disposition géographique et son impact économique et social.

 

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