Le projet « Canal Istanbul » verra le jour fin 2016

Un appel d'offres pour la construction du canal Istanbul, le « deuxième Bosphore » – qui traverse la partie européenne d’Istanbul – sera tenu d’ici la fin de l’année 2016, a annoncé Binali Yıldırım, le Premier ministre turc.

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Projet Canal d'Istanbul. Crédit : DR

Ce projet avait été initié en 2011 par l’ancien Premier ministre et actuel président turc Recep Tayyip Erdoğan, il s’agit d’une promesse de campagne mise en avant pour les élections législatives, qui allaient voir le chef de l’AKP être réélu Premier ministre pour une troisième fois. Ce canal de 43 kilomètres de long, 400 mètres de large et 25 mètres de profondeur permettra aux navires-citernes de dévier le trafic maritime du Bosphore pour désengorger ce dernier, ce qui accroîtra la sécurité dans les eaux occupées, selon le gouvernement turc. Les institutions d’État sont toujours en train de travailler sur le tracé exact du futur canal, et un appel d’offres sera tenu d’ici la fin de l’année, a assuré le Premier ministre turc au site du quotidien Hürriyet. Ce projet verra la construction d’une zone résidentielle avec des immeubles qui seront bâtis à bord du canal mais dont la « taille maximale sera limitée à six étages, créant ainsi une zone résidentielle pour 500 000 personnes, loin derrière le plan initial qui prévoyait 1,2 million d’habitants, selon une décision émanant d’une réunion récente présentée par le président et les institutions d’État », rapporte le site d’information turc Hürriyet Daily News.

Il faut surtout noter que la construction de ce canal créera contient de nombreux enjeux régionaux importants. Le détroit du Bosphore et celui des Dardanelles composent pour les pays autour de la mer Noire le seul débouché vers l’océan Atlantique et l’océan Indien, via la mer Méditerranée. Ces deux points de passage majeurs pour l’acheminement de marchandises et d’hydrocarbures ont permis en 2013 à environ 130 navires et pas loin de trois millions de barils de passer chaque jour par ce détroit, ce qui profitera notamment à la Russie qui a acté l’annexion de la Crimée le 18 mars 2014, ce qui lui a permis d’avoir un nouvel accès à la mer Noire, donc à la Méditerranée.

Ce projet a été vivement critiqué par beaucoup d’écologistes. Un des problèmes soulevés concerne l’eau salée de la mer Noire : sa propagation jusqu’au canal pourrait laisser la mer de Marmara (reliée à la mer Noire) sans oxygène, ce qui affecterait beaucoup d’espèces sauvages.

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