Donald Trump décroche l'investiture pour la Maison Blanche

Donald Trump a franchi un cap historique  en atteignant la majorité de délégués requise pour l'investiture automatique du parti républicain à la présidentielle de novembre, un exploit politique qui couronne près d'un an d'une campagne iconoclaste.

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Crédit: AFP

L’homme d’affaires Donald Trump a revendiqué jeudi 26 mais  avoir « passé la barre » lors d’une conférence de presse à Bismarck, dans le Dakota du Nord (nord), après que plusieurs médias américains ont estimé qu’il avait obtenu au moins 1 237 délégués, grâce à l’appui de plusieurs délégués qui n’étaient jusqu’à présent pas dans sa colonne.

«C’est un honneur», a-t-il déclaré, en se disant étonné d’y être parvenu aussi vite. Il a ironisé sur sa rivale démocrate, Hillary Clinton, qui reste, elle, empêtrée dans les primaires face à Bernie Sanders. « J’adore voir Hillary et Bernie se taper dessus », a-t-il glissé.

Après ce pas supplémentaire vers la Maison Blanche, le républicain a répondu à Barack Obama qui, en marge d’un sommet du G7 au Japon, a estimé que « nombre des propositions qu’il a formulées démontrent soit une ignorance des affaires du monde, soit une attitude cavalière ». Le président américain a aussi rapporté que nombre de dirigeants de la planète se disaient « surpris » par le succès de Donald Trump. «Il ne connaît rien aux affaires. C’est bien de surprendre les gens», a répondu à distance Donald Trump, «car de nombreux pays de notre belle planète abusent complètement de nous».

Le milliardaire s’est engagé, dans un discours en clôture de la plus grande conférence américaine sur le pétrole de schiste, à annuler de nombreuses réglementations de Barack Obama sur les énergies fossiles. Il a aussi promis de revenir sur l’accord international sur le climat signé à Paris, et d’atteindre « une indépendance énergétique totale » en favorisant la production pétrolière et gazière.

Sans concurrence depuis trois semaines

Grâce à sa stratégie de la terre brûlée, défiant tous les codes, le quasi-néophyte de la politique a surmonté la concurrence de 16 autres candidats aux primaires, dont une nouvelle génération de républicains richement financés comme Ted Cruz et Marco Rubio, qui ont mordu la poussière face au milliardaire de 69 ans.

Sans concurrence depuis trois semaines, Donald Trump était de facto devenu le candidat officieux du parti pour la Maison Blanche, mais il n’avait pas encore atteint techniquement le nombre de délégués lui garantissant la victoire.

Les chaînes CNN et ABC, ainsi que l’agence de presse Associated Press, ont chacune publié jeudi un nouveau décompte du nombre de délégués obtenus au fil des primaires, ou s’étant engagés à voter pour lui à la convention d’investiture de Cleveland (Ohio, nord), du 18 au 21 juillet.

Il a désormais dépassé la barre des 1 237 délégués, une majorité qu’il était de toute façon assuré d’atteindre le 7 juin, lors de la dernière journée de primaires républicaines dans plusieurs Etats dont la Californie.

Hillary Clinton probable adversaire de Trump

Les derniers rivaux de Donald Trump ont jeté l’éponge à l’issue de la primaire de l’Indiana (nord), après laquelle Donald Trump a été adoubé par un nombre croissant de responsables du parti, à l’exception notable du président de la Chambre des représentants, Paul Ryan, qui conditionne son soutien à des concessions idéologiques.

Chez les démocrates, Hillary Clinton ne devrait parvenir à l’investiture que le 7 juin, lors des scrutins démocrates en Californie et dans cinq autres Etats. Bernie Sanders continue activement sa campagne, et a même demandé un nouveau dépouillement dans le Kentucky, où Hillary Clinton l’avait emporté de justesse, un résultat confirmé le 26 mai par les autorités locales.

Donald Trump oriente désormais sa puissance de feu contre sa probable adversaire démocrate, qu’il qualifie inlassablement de «malhonnête».

La publication le 25 mai d’un rapport très critique de l’inspecteur général du département d’Etat sur le recours par Hillary Clinton à un serveur privé de messagerie pour communiquer lorsqu’elle était à la tête de la diplomatie américaine (2009-2013), a apporté de l’eau au moulin de Donald Trump, des républicains et de la majorité d’Américains qui considèrent que la démocrate n’est pas digne de confiance. «Ce n’est pas une question qui va affecter ma campagne ou ma présidence», s’est défendue Hillary Clinton dans un entretien diffusé par CNN jeudi.

Une défaite le 7 juin face à Bernie Sanders ne remettrait pas en cause sa victoire présumée, mais s’avèrerait coûteuse pour l’image de rassembleuse qu’elle tente de construire.

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