La Cour des comptes énumère les tares de la fonction publique

La Cour des comptes prépare une étude sur la fonction publique. Driss Jettou en a révélé aux parlementaires les premières conclusions.

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Driss Jettou
Driss Jettou, premier président de la Cour des comptes. Crédit : DR.

La Cour des comptes est en train de finaliser une étude sur le système de la fonction publique. Cette étude présente un diagnostic de la réalité de l’administration ainsi que les résultats des principales réformes de ce secteur.

Lors de son passage au parlement, le 4 mai, Driss Jettou, le premier président de la Cour des comptes a présenté les premières conclusions de cette étude.

Concernant la situation actuelle de la fonction publique, le Maroc compte 585 500 fonctionnaires, selon les statistiques de 2015. 90% de ces employés se concentrent au niveau de cinq départements : l’éducation, l’intérieur, la santé, la justice et les finances. Néanmoins, «la distribution géographique des fonctionnaires sur le plan national ne répond à aucune logique économique ou démographique», affirme le président de l’institution, Driss Jettou qui pointe du doigt la forte concentration des fonctionnaires dans certaines régions comme Rabat et le sud au détriment de Tanger-Tétouan ou Doukkala-Abda.

La masse salariale a augmenté de 47% entre 2008 et 2015 pour atteindre 120 milliards de dirhams, alors que le nombre des fonctionnaires n’a augmenté, quant à lui, que de 8,5%. Le gap s’explique par l’augmentation du salaire moyen sur la même période. Celui-ci est passé de 5 333 à 7 381 dirhams. La cour des comptes conclut que l’augmentation moyenne de la masse salariale a atteint 5,6%.

Cette manne financière n’est finalement pas utilisée à bon escient, selon la Cour des comptes. Le chiffre le plus choquant relevé par Driss Jettou reste celui relatif à l’absentéisme. En 2014 , le département de l’enseignement, donné en exemple, a enregistré 636 400 jours d’absence. L’équivalent de l’absence de 4000 enseignants durant toute une année !

D’une façon plus globale, la cours des comptes note, que le niveau des services publics est loin de répondre aux besoins des citoyens surtout ceux des zones rurales et reculées. Malgré les efforts de réforme de l’administration publique, qui ont engagé 9,6 milliards de dirhams entre 2003 et 2011, ils n’ont pas eu l’effet escompté surtout que plusieurs mesures n’ont pas encore été appliquées.

 

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