Kénitra : Des fonctionnaires fictifs perçoivent leur salaire tout en résidant à l'étranger

La délégation de l'enseignement de Kénitra bouillonne. La chasse aux fonctionnaires fantômes et l’assainissement des finances publiques continuent, et de nouveaux fonctionnaires fictifs ont été épinglés.

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Rachid Belmokhtar. Crédit: Rachid Tniouni

Ahmed Kikich, le délégué régional du ministère de l’éducation nationale, a mis un peu d’huile dans les rouages grippés de la fonction publique en envoyant une commission d’inspection relevant de la délégation d’enseignement de Kénitra. Ladite commission a débusqué des fonctionnaires fantômes, entretenus par l’État, qui percevaient indûment leurs salaires et qui exercent un double emploi ou des activités parallèles.

La délégation de l’enseignement de Kénitra a découvert une dizaine de fonctionnaires fantômes dans sa masse salariale, alors qu’ils résident depuis de longues années à l’étranger, a rapporté Al-Massae dans son édition du 5 mai. Cette découverte fait suite à un audit mené par une commission d’inspection, qui constaté des taux élevés d’absentéisme et des fonctionnaires qui cumulent, avec leur travail habituel, un autre emploi afin de toucher frauduleusement un salaire supplémentaire. Al Massae cite le cas d’une professeur résidant en Allemagne depuis quatre ans qui perçoit son salaire comme si elle était en activité.

Ces fonctionnaires fantômes n’assuraient plus leurs cours dans leurs établissements et percevaient leurs rémunérations en produisant des certificats médicaux bidon, tout en bénéficiant de la protection de responsables influents et de la complaisance de certains milieux syndicalistes, détaille Al Massae.

«Le premier responsable régional a averti cinq des fonctionnaires fictifs que leurs indemnités sont suspendues, ainsi que le paiement des pensions et prestations sociales y relatifs» affirme Al Massae. Contactés par Telquel.ma pour avoir leur avis sur ce sujet, Mohamed Moubdii, le ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé de la fonction publique et de la modernisation de l’administration et Rachid Belmokhtar, ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle, n’ont pas donné suite à nos sollicitations.

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