Les Marocains dans la fuite de données à la Qatar National Bank

1,4 Go de données de la Qatar National Bank ont été piratées et publiées sur Internet le 27 avril. Le détail des comptes de particuliers se retrouve ainsi exposé au grand public.

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Un bâtiment de la Qatar National Bank à Doha - Crédits : CC

Si vous avez un compte à la Qatar National Bank (QNB), vous devriez changer vos identifiants. Un nouveau « leak » s’étale sur la toile. Les noms, les identifiants, les mots de passes, les numéros de cartes bancaires et d’autres données confidentielles sur les clients de la QNB ont été hackées et publiées sur Internet. Un dossier de 1,4 Go est disponible au téléchargement depuis le 27 avril. Dans un communiqué, QNB affirme qu’«il n’y a pas eu d’impact financier sur ses clients ni sur la banque » et qu’elle «enquête sur l’affaire en coordination avec les parties prenantes».

Les auteurs du leak ont organisé les fichiers de manière à mettre en lumière les informations concernant les comptes des membres de la famille royale qatarie – les al-Thani —, mais également des journalistes d’Al-Jazeera, et des individus présentés comme étant des espions des services de renseignement qatari, français, anglais et polonais. Cependant, le gros de ces centaines de milliers de lignes de comptes et de transactions retrace surtout les activités bancaires d’anonymes, dont les données personnelles se retrouvent ainsi exposées au grand public.

Vie privée

Parmi ces clients lambda, de nombreux Marocains. Les clients marocains de la QNB sont souvent journalistes, travaillent dans le secteur de l’audiovisuel, professeurs d’université, consultants… Ils sont installés et travaillent au Qatar ou dans un pays du Golfe et effectue des virements périodiquement vers leur compte au Maroc, ou ceux de leur proche. On trouve également la trace de transactions commerciales avec le Maroc, quelques achats de clients qataris à des agences de voyages marocaines par exemple. Ou encore, le don d’un homme d’affaires malaisien à l’Association marocaine des villages d’enfants, qu’il revendique d’ailleurs sur son profil LinkedIn.

Au milieu de toutes ces opérations, figure également un versement en dollars du Doha Center for Media Freedom, le 29 mars 2009, vers le compte marocain de Graphic Factory. «Ce n’est pas gênant pour nous, parce que nos activités ont cessé et qu’il n’y a plus d’enjeux, mais pour d’autres entreprises ce peut-être un vrai problème de confidentialité» nous explique Ali Amar, dirigeant de l’agence de graphisme à l’époque.

D’autres se seraient sans doute bien passés de cette publicité. Ainsi, de ce sportif marocain installé au Qatar qui envoie de l’argent vers le compte d’une jeune femme dans un virement assorti du message «For you habibti».

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